Climat : les émissions des 1% les plus riches montrées du doigt par Oxfam

inégalités réchauffement climatique

Les 1% les plus riches du monde émettent deux fois plus de gaz à effet de serre que la moitié la plus pauvre de la population, selon un rapport d'Oxfam. © AFP/Archives Philippe LOPEZ

Paris (AFP) – Les 1% les plus riches du monde émettent deux fois plus de gaz à effet de serre que la moitié la plus pauvre de la population, selon un rapport d’Oxfam, qui réclame réclame une « justice sociale et climatique » dans les plans de relance post-Covid.

L’ONG s’est penchée sur la période 1990-2015, 25 années pendant lesquelles les émissions mondiales de CO2, responsables du réchauffement d’une planète qui a déjà gagné plus de +1°C depuis l’ère pré-industrielle, ont augmenté de près de 60%.

Selon son analyse, « les 1% les plus riches de la population (environ 63 millions de personnes) étaient responsables à eux seuls de 15 % des émissions cumulées », soit « deux fois plus que la moitié la plus pauvre de la population mondiale ».

Et les 10% les plus riches de la population mondiale (environ 630 millions de personnes) étaient responsables de 52% des émissions de CO2 cumulées.

« Au cours des 20-30 dernières années, la crise climatique s’est amplifiée et le budget carbone mondial limité a été dilapidé au service d’une intensification de la consommation d’une population nantie, et non pour sortir des personnes de la pauvreté », dénonce Oxfam.

Et les groupes qui « souffrent le plus de cette injustice sont les moins responsables de la crise climatique » : les plus pauvres et les générations futures, poursuit l’ONG, appelant les gouvernements du monde entier à rectifier le tir en plaçant justice sociale et lutte contre le climat au cœur des plans de relance économique post-Covid.

« Il est clair que le modèle de croissance économique très émetteur de carbone et très inégalitaire des 20-30 dernières années n’a pas bénéficié à la moitié la plus pauvre de l’humanité », a dénoncé auprès de l’AFP Tim Gore, expert de l’ONG.

« C’est une dichotomie fallacieuse de suggérer que nous devons choisir entre la croissance économique et le climat », a-t-il ajouté.

« La pandémie de COVID-19 fait inévitablement ressortir la nécessité de reconstruire mieux et d’inscrire l’économie mondiale sur une voie plus juste, plus durable, et plus résiliente », a réagi dans le rapport l’ancien secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon. « Cet engagement collectif doit avoir comme priorité de réduire les émissions de CO2 de la frange la plus riche de la société, qui pollue de manière disproportionnée ».

©AFP

4 commentaires

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    • Jean Grossmann

    Il y a déjà longtemps que les pays riches auraient dûs montrer l’exemple de ce qu’il faut faire en choisissant des chaînes énergétiques adaptées à nos besoins. Comme ils n’ont encore rien fait de significatif à ce sujet il est triste de constater que cette opposition entre les riches et les pauvres est bien là

    Je suis actuellement en vacances mais dès mon retour je vais mieux préciser ce qu’elles devraient être
    (Les chaînes énergétiques)

    • Michel CERF

    Jean a raison , toutefois les industriels ne sont pas les seuls responsables , les humains riches ou moins riches veulent consommer toujours plus , les élevages et l’agriculture intensive pèsent lourd dans la balance .

    • grossmann

    Comme promis, informations sur l’évolution nécessaire de nos chaînes énergétiques

    https://www.dropbox.com/s/q9vkhq4qwnbeajn/chaines-%C3%A9nerg%C3%A9tiques.pdf?dl=0

    • ATSE

    Comme le dirait-on, «le pauvre a tord, le riche a toujours raison ».
    En effet, les différents concepts de réduction d’émission de GES proviennent toujours des pays dits développés. Mais l’amer constat semble révéler les concepts sont initiés pour les autres.
    Le réchauffement climatique ne peut connaître un véritable frein sans une réelle franchise et une volonté totale et complète des pays dits développés les plus pollueurs.