L’idée de No impact man était née. Colin Beavan, accompagné de sa femme et de leur fille de deux ans, sont ainsi passés en l’espace d’un an à un mode de vie zéro impact. Les principaux objectifs du projet, qui ont été atteints petit à petit, étaient les suivants : zéro déchet, aucun trajet générateur de CO2, achat de denrées alimentaires venues de marchés locaux et bios situés dans un rayon de 400 km et enfin renoncement à l’électricité.
Nombreuses sont les personnes qui ont adopté des modes de vie respectueux de l’environnement afin de réduire leur empreinte carbone, mais c’est bien l’expérience de durabilité poussée à l’extrême menée par Colin Beavan qui a retenu l’attention des médias américains. En n’utilisant aucun produit à base de papier (pas même du papier-toilette) ou en renonçant à l’ascenseur et en grimpant à pied les six étages qui le séparaient de son appartement, Colin Beavan n’a pas seulement cherché à n’avoir aucun impact carbone, mais, comme il l’écrit lui-même, « aucun impact environnemental ».
« Il y a certaines ressources que nous avons cessé d’utiliser et c’était mieux pour la famille… nous nous sommes mis au vélo et nous avons passé plus de temps les uns avec les autres. Le mode de vie américain fait que nous en sommes aujourd’hui arrivés au point où nous utilisons tellement de ressources que ça nous rend moins heureux. Il faut que nous battions en brèche le présupposé qui veut que plus on a de ressources, plus on est heureux. »
Comme on pouvait s’y attendre, l’idéalisme qui a nourri le projet « No Impact » a néanmoins été soumis à rude épreuve. Ainsi, un soir, alors que sa fille avait vomi à deux reprises sur ses draps, Colin Beavan n’a pu se résoudre à les laver à la main. Cela a constitué un moment crucial de l’expérience. « Je me sens nul, mais j’ai recours au lave-linge qui est au sous-sol. A cet instant… je renonce. »
Cet épisode renvoie l’auteur à l’équilibre à trouver entre confort moderne et mode de vie respectueux de l’environnement, un équilibre pas toujours facile à définir. Colin Beavan le décrit comme « un moindre niveau d’utilisation des ressources », la sensation d’aller à l’encontre du progrès. « On n’a pas le sentiment de tracer enfin sa propre voie, de prendre une direction nouvelle. Au contraire, on se sent privé de quelque chose. Malgré tout ce que j’ai pu dire sur le bonheur qui naît d’une plus grande sobriété, il y a un moment où la tendance s’inverse. Vous ne renoncez pas de votre plein gré au lave-linge quand vos enfants souillent les draps, pas plus qu’un père de famille ne privera de lampe de chevet son enfant qui est en âge de lire. Ce sont des éléments qu’il faut prendre en considération.»
Tout en fascinant les lecteurs de son blog qui ont suivi un an durant ses éco-victoires et ses éco-défaites, Colin Beavan a abordé avec GoodPlanet l’aspect culturel, parfois controversé, de son entreprise. « Je n’ai rien d’exceptionnel et pourtant, il y en a qui me demandent si je ne suis pas une sorte de gourou, ce qui me paraît délirant. Et en même temps, il faudrait peut-être que les gens entreprennent de chercher le gourou qui est en eux et qu’ils lui fassent confiance, et, si tous ces problèmes les touchent, qu’ils se mettent à faire quelque chose. » Pourtant, s’il en juge par son propre parcours, Colin Beavan ne voit toujours pas très bien comment l’humanité va pouvoir résoudre la crise environnementale.
Un commentaire
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marysa camborde
faire la chasse à la « bonne conscience » des autres ,c’est bien, à la sienne,c’est mieux
Faire la chasse à sa propre bonne conscience ,c’est très difficile…si difficile que nous avons besoin des autres, soit à travers leur exemple,soit à travers leur opinion sur notre comportement…soit à travers notre opinion sur leur comportement ,qui va très vite nous renvoyer au nôtre…si nous voulons être honnêtes avec nous-mêmes…
Une multitude de miroirs virtuels, soudain, se met en place,pour les plus chanceux d’entre nous ,car c’est une chance,il me semble, que d’être lucide, ou d’être perméable à la lucidité…
Reste la catégorie des imperméables, à tout changement, surtout si cela doit passer par LE LEUR , en PREMIER!!