Sônia Guajajara, porte-parole du mouvement indigène au Brésil, dénonce les violations des droits des populations indigènes au Brésil dans le cadre de grands projets de barrages hydroélectriques en Amazonie, dont celui de Belo Monte. Elle est venue en France dénoncer l’implication des entreprises Alstom, GDF Suez et EDF.
Présidente de la Coordination des peuples autochtones du Brésil (APIB) et leader de la résistance indigène, Sônia Guajajara s’est déplacée pour la première fois en Europe. Après un passage à Genève au siège des Nations-Unies, elle était les 13 et 14 mars derniers à Paris pour interpeller la France sur la situation des populations indigènes au Brésil. « Nous sommes dans une situation dramatique et nos droits sont fortement menacés, déclare-t-elle. Le gouvernement brésilien, pour arriver à ses objectifs de développement économique, enfreint des lois qui sont pourtant les siennes. » Selon elle, les barrages hydroélectriques de Belo Monte, actuellement en construction, ou ceux, en projet, sur le fleuve Tapajos, sont menés sans consultation réelle des populations indigènes. Pourtant, la Constitution brésilienne de 1988 et la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT) garantit aux populations un tel droit à la consultation.
GDF Suez, Alstom et EDF impliqués
«Des entreprises françaises sont impliquées dans certains de ces projets et participent ainsi à la violation des droits des populations et au plus grand désastre environnemental jamais vécu par l’Amazonie », déclare Sônia Guajajara. « GDF Suez et Alstom sont en effet associés à certains projets parmi les plus décriés (Jirau, Santo Antonio, Belo Monte). Quant à EDF, il s’est porté candidat sur un projet de complexe hydroélectrique sur les berges du fleuve Tapajos, poursuit Olivier Petitjean, de l’Observatoire des multinationales. Ces entreprises ont refusé de rencontrer Sônia Guajajara. GDF Suez est la seule à nous avoir répondu mais elle n’assume pas ses responsabilités et rejette la faute sur le gouvernement brésilien [qui a autorisé ces projets]. » Vendredi 14 mars dernier, Sônia Guajajara était à la tête d’une manifestation rassemblant une centaine de personnes devant le siège de ces trois entreprises à la Défense à Paris, à l’occasion de la Journée Internationale pour les rivières et contre les barrages.
Belo Monte, symbole de la lutte
En travaux depuis juin 2011, le barrage de Belo Monte se situe au cœur de l’Amazonie, sur la rivière Xingu. Censé désenclaver une région pauvre et marginalisée, il devrait satisfaire 11% des besoins énergétiques du pays avant 2020. Il fait partie de l’un des nombreux projets du « Programme brésilien de l’accélération de la croissance » et deviendra le 3e plus grand barrage du monde, avec une production de 11 000 MW par an. Il est fortement décrié par les associations environnementales et des mouvements indigènes. En effet, certaines parties du fleuve seront asséchées, entraînant une forte diminution de la biodiversité, tandis que d’autres, environ 600km2 , seront inondées. En outre, 20000 personnes devront être déplacées, selon les associations de défense des populations indigènes (moins de 10 000 selon le gouvernement). Un autre projet de complexe hydroélectrique impliquant la construction d’au moins 5 barrages est prévu le long du fleuve Tapajos, d’une puissance estimée d’environ 10700 MW.
Sônia Guajajara et les associations de défense des populations indigènes dénoncent les obstacles rencontrés pour exprimer leur opinion sur ces grands projets : « Des sites ont été militarisé, des lois ont été votées pour que les journalistes ne puissent plus s’approcher. Manifester sur place devient impossible », dénonce Gert-Peter Bruch, président de Planète Amazone. Quant aux entreprises, « les possibilités de les interpeller sont encore plus limitées qu’en France », témoigne Olivier Petitjean.
La bataille autour de Belo Monte dure depuis la fin des années 1980. Depuis le début des travaux, le chantier a été interrompu à plusieurs reprises, par des manifestations d’opposants ou par des décisions du tribunal fédéral. Mais il a repris à chaque fois. En août 2012, le tribunal régional fédéral avait ainsi ordonné l’arrêt du chantier au motif que les Indiens habitant dans la région n’avaient pas été consultés. Quinze jours après, la Cour suprême du Brésil autorisait la reprise des travaux, donnant ainsi raison à l’avocat général Luis Inacio Adams qui représentait les intérêts de l’Etat brésilien.
En juillet 2013, les leaders indigènes, dont Sônia Guajajara, ont rencontré la présidente Dilma Roussef. Cette réunion s’est conclue sur la signature d’un texte reconnaissant les droits des peuples indigènes. Mais cela n’a pas interrompu les projets.
Hélène GÉLOT
11 commentaires
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Sônia Guajajara : "Des entreprises f...
[…] Sônia Guajajara, porte-parole du mouvement indigène au Brésil, proteste contre des projets de barrages qui mettent en péril les population indigènes. […]
Sônia Guajajara : "Des entreprises f...
[…] Sônia Guajajara, porte-parole du mouvement indigène au Brésil, dénonce les violations des droits des populations indigènes au Brésil dans le cadre de grands projets de barrages hydroélectriques en Amazonie, dont celui de Belo Monte. Elle est venue en France dénoncer l’implication des entreprises Alstom, GDF Suez et EDF. […]
ricard
bonjour , c’est vraiment désolant de constater que les droits des indigènes qui défendent leur territoires soient foulés de cette façon par des entreprises françaises HONTE A ELLES !
que pouvons nous faire pour défendre ces peuples trahis lâchement par ces 4 entreprises tueuses de l’environement et de tous ces habitants ?
Sonia Guajajara ne lâchez pas votre combat faites passer une grande pétition qui seras signée par des millions de personnes pour vous soutenir a faire valoir vos droits
Gross
Il faut absolument que la population brésilienne se mobilise!! Car il s’agit de la destruction de leurs richesses et de ses habitants! Faisons des économies d’énergie pour commencer.. Et que faire contre EDF? Ils ont un sacré monopole sur l’électricité en France (non?)..
VERE
J’ai honte :Destruction de la planète après avoir détruit des populations entières il y a des années, j’ai honte de savoir que des Français vont détruire encore !!!L’on me dit « si ce n’est pas nous qui allons prendre les marchés cela sera d’autres » .Tout cela pour la soi disant meilleure vie des peuples. Monstres qui nous polluent, nous rendent malades, mettent à terre des êtres humains qui se sont laissés piéger par « le confort » et qui en crèvent.J’aime tellement le Brésil que j’en pleure. Regardez, il y a des luttes partout dans le monde Ce monde qui est tenu par une poignée de diables au gros ventre. Malheur à eux !
de Failly
Ce qui est « richesse » pour les entreprises et les états c’est ce qui à valeur et se calcule en « monnaies ». Que ce soit des dollars, des euros ou des pesos. L’homme, l’humain, l’homo n’a pas de valeur en soi. Les 80 kg de chair de valent rien, on ne sait rien en faire. Ce qui compte pour le monde des affaires, des économistes, comptables et des boutiquiers c’est uniquement la valeur marchande. Par conséquent, les 10.000 voire 50.000 indigènes ou plus qui vivent non pas « dans » la forêt mais « de » la forêt sont des quantités négligeables. Ils sont dérangeants mais pour beaucoup ce ne sont pas des humains. Tout ceci pour dire combien le cynisme des conseils d’entreprises sont sans limites. Cynisme également chez les administrateurs et les actionnaires. Pour arrêter cela, il faut revenir à mettre l’homme au cœur des projets. CQFD
Car Eliane
Toutes ces grandes entreprises se moquent pas mal de cette poignée d’indiens , qu’est ce que quelques malheureux hommes contre les millions qu’ils vont en tirer ?, on ne pense pas à défendre ces populations , on ne pense pas plus à la faune et à la flore qui sont dans ces forêts ,cela va revenir au même point quand EDF a fait un barrage en Guyane , engloutissant tout dans les flots !
SONIA GUAJAJARA , continuez la lutte et faire circuler une pétition mondiale pour arrêter cette hécatombe et pour protéger ces pauvres indiens qui vivent de la forêt et pour la forêt , nous serons NOMBREUX à la signer
Brazylijscy Indianie demaskują kodeks etyczny GDF Suez | Serwis Solidarnościowy "Borduna"
[…] http://www.goodplanet.info/actualite/2014/04/01/sonia-guajajara-indigene-bresil-interpelle-la-france… […]
Combate Racismo Ambiental » Sônia Guajajara: Empresas francesas participam da violação dos direitos das populações indígenas
[…] Hélène Gélot, em GoodPlanet Info Traduzido do francês por Stéphan Bry, para Combate Racismo […]
fpm
Honteux . Comment pourrait on boycotter EDF,GDF Suez,Alsthom ?
vergerio sergio
Non v’è dubbio che tra gli animali che popolano la terra il peggiore è l’uomo perché non è regolato dall’istinto,ma,haimè,applica l’intelligenza