La ville d’Orléans expérimente depuis quelques semaines l’une des premières hydroliennes fluviales de France. Stéphanie Anton, chargée du développement durable et du risque d’inondations dans l’équipe municipale, explique la démarche.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une hydrolienne fluviale ?
Une hydrolienne sert à produire de l’énergie à partir de la force des courants aquatiques. Elles se trouvent habituellement en mer. Maintenant, la même technologie se développe pour exploiter l’énergie cinétique des fleuves. Et, avec Hydrofluv, c’est à Orléans dans la Loire que cette technologie est mise en service pour la première fois en France. A Orléans, l’hydrolienne, qui se compose de 2 turbines hydrauliques à axe de rotation verticale, peut générer de 30 à 60 kW d’électricité. Elle repose sur une barge flottante, immergée pour partie, afin de faciliter la maintenance et les contrôles.
Quels sont les avantages de cette technologie ?
Les hydroliennes produisent une énergie propre et renouvelable grâce aux courants. Contrairement aux barrages, elles ne nécessitent pas de gros travaux, n’entravent pas la circulation des espèces fluviales, n’occasionnent pas de pollution sonore et ont un impact paysager réduit. Elles n’ont pas non plus besoin d’une grande profondeur d’eau, seulement 2 à 3 mètres. Avec un coût d’environ 150 000 euros et une durée de vie de 20 ans, l’hydrolienne se révèle aussi une technologie abordable.
Pourquoi en avoir installé une à Orléans ?
La ville s’est engagée dans le développement des énergies renouvelables dans le cadre de son plan climat énergie territoire. Il s’agit d’une expérimentation afin de tester la viabilité de cette technologie. La société Hydroquest a retenu la ville d’Orléans comme site pilote pour ce premier essai en conditions réelles pour trois raisons. D’abord, le site est en milieu urbain, sa profondeur est suffisante, de l’ordre de 3 mètres, et la zone est classée Natura 2000. Si Hydrofluv, l’hydrolienne développée par Hydroquest, fait ses preuves sur ce site, alors cette technologie aura démontré qu’elle peut être déployée dans d’autres sites classés ou protégés.
Comment va se dérouler cet essai ?
L’hydrolienne a été mise à l’eau début novembre. Elle n’est pas encore reliée au réseau électrique mais sa production d’énergie est mesurée en continu. Cette évaluation permettra aussi de déterminer les utilisations futures et ce qu’il nous sera possible d’alimenter par la suite. A ce jour, les projections estiment possible d’alimenter l’équivalent d’une quarantaine de foyers au maximum. L’expérience durera jusqu’en juin 2016. Après, l’hydrolienne pourrait assurer l’alimentation électrique de l’éclairage public des quais de Loire.
Quelles débouchés pour cette technologie ?
La Mairie d’Orléans encourage la recherche dans les énergies nouvelles, elle a apporté une subvention de 50 000 euros à ce projet de 2,46 millions d’euros, Des financements de l’Union Européenne accompagnent également Hydroquest. L’entreprise basée à Grenoble espère démontrer la viabilité de sa machine, puis en produire 300 à 500 chaque année d’ici à 2020 pour les commercialiser en Afrique et en Amérique du sud où les énergies hydrauliques ont un fort potentiel de développement.
Propos recueillis par Julien Leprovost
6 commentaires
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Damien
Très bonne initiative. Rien n’empêche d’installer plusieurs hydroliennes sur un tronçon de 500 m ou plus.
Sauvage patrick
Les chiffres sont curieux:
– ce sont des Kwh ou des KW Crète?
– alimenter 40 foyers ?
– ça coûte 150 000€ ou 2,5 millions d’euros?
– dans ce dernier cas la ville subventionne à hauteur de 2% !?!?
Un récapitulatif sur les chiffres serait bien utile.
Merci
GoodPlanet
@Savage Patrick,
les chiffres me semblent clairs, mais si un recap s’avère requis le voici :
– le cout unitaire d’une hydrolienne est de 150 000 euros, c’est le prix de vente
– Il s’agit bien de 40 maisons en consommation normale/ Ils ne pensent pas être en mesure d’alimenter ces dernières lors de pics de consommation. Là, justement ils font des tests pour voir la capacité réelle de production de l’hydrolienne.
– Hydroquest, l’entreprise qui commercialise ce modèle a investi 2,46 millions d’euros (Recherche et Développement, production etc) sur le projet, dont la moitié provient de fonds européens. L’entreprise est basée à Grenoble. Donc oui Orléans a accordé une subvention de 50 K euros sont donc a peu prés 2 % des investissements d’Hydroquest.
Julien
Gibus de L.R.
Avec 50 ans de retard,c’est un bon début, mais pour qui ? et pour en faire quoi ! les Electro-méca. de ma génération ont été sacrifiés par le seul choix de notre « Grand Général »au profit du nucléaire, avec ce deuxième choix ,nous aurions également sauvé des dizaines de milliers d’emplois durables de nombreux Corps de métiers……. Allez les Petits !. Un alternateur au fil de l’eau, c’est un vrai filon d’or, pour qui sera y faire. Bravo aux messieurs de Grenoble (avec leur grande robe et leur bonnet carré) dont je rejoins les rangs. Si la France n’en veux pas, la planète entière en à besoin.Nous serons nous transformer en créateur Chinois.
Yvan Fabius
Nous l’attendons avec impatience sur Madagascar. On en a marre des coupures incessante d’électricité qui entrave nos activités.
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