Le secteur de la réparation est constitué de nombreuses petites entreprises , il emploie 150 000 personnes.Marie Hervier, experte sur la question de la réparation à l’ADEME où elle travaille au Service Produits et Efficacité Matière – Direction Economie Circulaire et Déchets dresse un portrait de cette activité. Cet entretien suit celui sur les difficultés rencontrées par les Français pour recourir à la réparation. Elle a répondu à nos questions par email.
Quel est le poids économique du secteur de la réparation ?
Le secteur de la réparation en France compte environ 85 000 entreprises qui emploient plus de 150 000 personnes pour un chiffre d’affaires total d’un peu moins de 45 milliards d’euros. Le secteur automobile représente la majorité de l’activité : plus de 60 % des entreprises, et près de 70 % des employés et du chiffre d’affaires.
Hors automobile, on remarque la part prépondérante de la réparation des équipements gris (matériel informatique, téléphones et consoles de jeu), qui regroupe environ 13 000 entreprises (soit 40 % des acteurs hors automobile), 34 000 employés (67 %) et réalisent 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires (62 %). Viennent ensuite, dans l’ordre décroissant du nombre d’entreprises, les réparateurs de meubles et d’éléments de décoration (environ 5 000 acteurs), puis les acteurs du textile (environ 4 000 retoucheries, 3 600 cordonniers).
Quel est le profil des entreprises du secteur ?
De manière générale, on observe que les réparateurs sont de petite taille, avec moins de 2 employés et autour de 500 000 € de chiffre d’affaires annuel en moyenne.
Les réparateurs d’équipements gris et d’outils de jardinage sont d’une taille plus importante que la moyenne, avec respectivement 2,6 et 3,6 employés et 0,7 et 1,75 millions d’euros de chiffre d’affaires moyen.
A l’inverse, les réparateurs de meubles, de vêtements et de chaussures sont de très petite taille, avec moins de 0,5 employés et 200 000 € de chiffre d’affaires annuel.
Face à la faible rentabilité de l’activité, les acteurs se diversifient. Les cordonniers commercialisent de plus en plus de produits, au-delà des produits d’entretien du cuir. Pour d’autres secteurs, comme les opticiens ou les vélocistes, l’activité de réparation a toujours été liée à l’activité principale de commerce et la faible rentabilité de la réparation renforce la pertinence de ce modèle.
Comment évolue ce secteur ?
Globalement, ces dernières années, l’emploi dans le secteur est en recul. Hors automobile, la tendance globale est à la baisse, avec près de -10 % d’entreprises et -8 % d’employés entre 2010 et 2012 ; le chiffre d’affaires est cependant en hausse (+5,2 %), essentiellement porté par la hausse d’activité de la réparation des équipements gris (+12 %).
Dans le secteur automobile, on note une tendance à la baisse du nombre d’acteurs (-6 % entre 2010 et 2012) et du chiffre d’affaires (-3 %), ainsi qu’une baisse importante du nombre d’emplois (-24 %).
Propos recueillis par Julien Leprovost
4 commentaires
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nettoyant cuir
Il est bien dommage que la réparation ne se développe pas, car le recyclage massif qu’on incite à faire depuis des années devrait aussi en profiter à ce secteur. Peut être des futures niches à développer qui sait.
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