Avec plus d’un milliard d’habitants sur 3 287 590 km2, l’Inde est le 2e pays le plus peuplé au monde (derrière la Chine), la 4e puissance agricole mondiale, le 7e producteur d’énergie électrique et 4e plus grand émetteur de gaz à effets de serre. Parmi ses aires géographiques l’Inde compte la chaîne de l’Himalaya (en sanskrit ‘séjour des neiges’ ) au nord, la plaine formée par les bassins des trois grands fleuves (le Gange, l’Indus et le Brahmapoutre) souvent inondée lors des moussons, et le plateau triangulaire du Deccan, au sud. Les forêts ne couvrent que 15 % du pays. La capitale, New Delhi (14 millions d’habitants), est l’une des villes les plus polluées au monde.
Enjeux
Perturbations climatiques : en raison de la disparition progressive des glaciers, les 3 grands fleuves indiens risquent de ne plus être alimentés à partir de 2050.
OGM : la compagnie Monsanto a un quasi-monopole dans l’offre de semences, ce qui lui permet d’en imposer un prix élevé. Une des conséquences de cette position est le surendettement des paysans qui a déjà provoqué des milliers de suicides, sans oublier les effets des pesticides, néfastes pour la santé.
Pollution chimique : depuis la ’révolution verte’, les produits utilisés dans l’agriculture et les rejets industriels polluent nappes phréatiques et cours d’eau. Ainsi, à Patancheru, « zone de sacrifice écologique » près d’Hyderabad, quelques 90 usines fabricant des médicaments génériques pour l’Afrique sont responsables d’une forte pollution médicamenteuse de l’eau, toxique pour la vie aquatique et entraînant la féminisation des poissons.
Espaces protégés : plus de 500 réserves naturelles et parcs nationaux couvrent 5 % du territoire. La réserve naturelle de Kaziranga dans l’Assam n’abrite plus que 400 rhinocéros.
Sauvegarde du tigre : 16 des 28 réserves naturelles abritent au total 500 tigres royaux du Bengale, protégés par la Convention CITES (l’Inde est l’un des 167 pays signataires).
Barrages hydro-électriques : alors que le gouvernement vient d’accorder au Gange un statut particulier de ‘fleuve national’ , espérant ainsi accélérer sa dépollution, le fleuve est menacé par une série de 5 barrages, qui nécessiterait un détournement de ses eaux. La région nord-est du pays, riche d’une biodiversité exceptionnelle, est destinée à devenir le berceau de l’hydro-électrique avec 168 projets de barrage.
Mines : la Cour suprême a donné son feu vert à une mine de bauxite à ciel ouvert sur la montagne sacrée du peuple Dongria Kondh de l’Etat d’Orissa, ce qui mettra en péril les ressources naturelles dont ils dépendent.
Energies : les autorités intègrent le fait que l’approvisionnement en uranium risque d’être aussi incertain que l’approvisionnement en pétrole ; c’est pourquoi ils misent sur le développement de réacteurs au thorium (3 fois plus abondant que l’uranium), dont le pays est fourni. Grâce à une façade maritime longue de 7 500 km, l’Inde se positionne désormais au 5è rang parmi les producteurs mondiaux de l’éolien.
Acteurs
Le Centre for Science and Environment (CSE) : une ONG qui se donne pour mission d’ informer l’opinion sur les relations entre science, technologie, environnement et développement. Le Centre a été créé en 1980 par Anil Agarwal (1947-2002), précurseur du mouvement écologiste indien, qui déclarait dans les années 1980 que les pays pauvres devaient eux aussi s’occuper de l’environnement.
Save the Indus et Clean Ganga sont des ONG qui luttent pour la sauvegarde des fleuves et rivières.
Kalpavriksh, fondée en 1979, est une ONG basée à Delhi et à Pune et travaillant sur les questions sociales et environnementales. Parmi ses premières campagnes, une mobilisation estudiantine pour sauver les forêts de Delhi.
Wildlife SOS India travaille notamment sur la protection des ours et des éléphants en Inde.
WWF section indienne a des programmes consacrés à la protection des tigres, rhinocéros et éléphants, ainsi que des programmes de préservation de la forêt ou des milieux marins.
Greenpeace India fait la promotion des énergies propres.
Personnalités :
Vandana Shiva, militante écologiste de renommée internationale et lauréate du prix Nobel Alternatif, lutte contre la ‘bio-piraterie’ ; elle a fondé l’association ‘Navdanya’ (les 9 graines) pour la conservation de la biodiversité, en préservant des milliers de variétés végétales traditionnelles.
Arundhati Roy : grâce au combat de cette l’écrivain-militante, différents projets de barrages ont été ainsi stoppés. Dans la vallée de la Narmada, les constructeurs d’un barrage ont déversé des camions de pierres sur les récoltes. 10 000 femmes sont venues, ont ramassé les pierres et les ont enlevées en disant : ‘La prochaine fois, on les mettra dans vos maisons’
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