La scène mondiale doit faire face à un nouveau phénomène : celui des éco-réfugiés. Il regroupe les populations qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins dans leurs contrées en raison de la sécheresse, de l’érosion, de la désertification, de la déforestation et autres problèmes environnementaux. À cela s’ajoute des problèmes relatifs aux pressions démographiques et à l’extrême pauvreté. Ces populations sont prêtes à tout, elles réalisent qu’elles n’ont pas d’autres choix que de chercher un refuge ailleurs, même si l’entreprise reste périlleuse. Toutes n’ont pas fui leur pays, de nombreuses populations ont été déplacées au sein même du pays. Pourtant, toutes ont bien abandonné leurs pays à titre temporaire, voire permanent, sans guerre d’espoir de retour dans un avenir prévisible.
Si l’on remonte à l’année 1995 (date de la première étude poussée), le nombre total de ces éco-réfugiés s’élevait à 25 millions, alors que l’on comptait 27 millions de réfugiés ordinaires (les personnes qui fuient l’oppression politique, les persécutions religieuses et les problèmes ethniques). Le nombre d’éco-réfugiés pourrait bien doubler entre 1995 et 2010. De plus, il pourrait par la suite augmenter progressivement et durablement, car le nombre grandissant de personnes appauvries gagne plus que jamais les environnements saturés. Lorsque surviendra le réchauffement de la planète, plus de 200 millions de personnes pourraient être frappées par les perturbations du système des moussons et autres formes de précipitations, par des sécheresses d’une gravité et d’une durée inégales jamais encore connues et par la montée du niveau de la mer et des inondations côtières.
Sur les 25 millions d’éco-réfugiés en 1995, 5 millions venaient du Sahel africain, là où 10 millions avaient fui les récentes sécheresses ; seulement la moitié réintégrera leur foyer. Sur les 11 millions de réfugiés traditionnels, encore 4 millions sont originaires de la Corne de l’Afrique et du Soudan. Dans d’autres régions de l’Afrique subsaharienne, où 80 millions de personnes sont considérées en état de semi-famine due en grande partie aux facteurs environnementaux, 7 millions se sont vus obligés de migrer pour pouvoir obtenir des vivres de secours. Au début de l’année 2000, le Soudan comptait 8 millions de personnes officiellement reconnues comme étant en danger de famine, la Somalie 6, le Kenya 3 et en outre plusieurs millions dans d’autres pays. Bien que ce fait reste illégitime, une part importante, non encore recensée, répondrait à l’appellation d’éco-réfugié.
Si l’Afrique subsaharienne reste le premier foyer d’éco-réfugiés, on en compte un nombre considérable dans d’autres régions et pays. En Chine, où l’on dénombre 120 millions de migrants autochtones, au moins 6 millions méritent l’appellation d’éco-réfugiés, puisqu’en raison de la pénurie de parcelles agricoles, imputable à l’expansion démographique de ces dernières décennies, ils ont dû abandonner leurs exploitations. Au Mexique, on compte 1 million de nouveaux éco-réfugiés chaque année, certains s’intègrent dans les villes et d’autres retournent chez eux, ce qui représente un total cumulé d’au moins 2 millions en 1995. Enfin, il existe des personnes déplacées contre leur volonté, à cause de projets de travaux publics (notamment la construction de grands barrages) ; leur nombre augmente de 10 millions chaque année (avec un total cumulé de 50 millions pour la Chine et l’Inde). Si la plupart se réinstallent ailleurs, ceux qui demeurent en situation d’éco-réfugiés sont au nombre de 1 million (…).
ENVIRONMENTAL REFUGEES: AN EMERGENT SECURITY ISSUE Prof. Norman Myers
Norman Myers,. Green College, Oxford University, U.K.. Introduction.
There is a new phenomenon in the global arena: environmental refugees. …
www.osce.org/documents/eea/2005/05/14488_en.pdf – Pages similaires
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Shirley Medley
Pacyfic states and working definition of environmental refugees
Environmental change has a multiplier effect on other drivers of migration, such as economic hardship and crop failure. Yet terms such as “environmental refugees” and “climate refugees” may cause more problems than they solve. Neither category has status under international law. In the case of small island nations, there is an additional obstacle: If a whole state becomes submerged or uninhabitable, and there is no prospect of return, temporary refuge will not be enough. Bogumil Terminski argued in “Environmentally Induced Migrations” that there is a huge conceptual difference between “environmental migrants” and “environmental refugees”. Accirding to this author environmental migrant is a persons making a short-lived, cyclical, or longerterm change of residence, of a voluntary or forced character, due to specific environmental factors. Environmental refugees, therefore, are people compelled to spontaneous, short-lived, cyclical, or longer-term changes of residence due to sudden or gradually worsening changes in environmental factors important to their living, which may be of either a short-term or an irreversible character. As the evidence for global environmental change has accumulated over the past decade, academics, policymakers, and the media have given more attention to the issue of “environmental refugees.” A major concern is whether environmental change will displace large numbers of vulnerable people in the developing world, particularly from rural areas where livelihoods are especially dependent on climate and natural resources. A widely cited article estimated that more than 25 million people were displaced by environmental factors in 1995. Myers argued that the causes of environmental displacement would include desertification, lack of water, salination of irrigated lands and the depletion of bio-diversity. He also hypothesised that displacement would amount to 30m in China, 30m in India, 15m in Bangladesh, 14m in Egypt, 10m in other delta areas and coastal zones, 1m in island states, and with otherwise agriculturally displaced people totalling 50m (Myers & Kent 1995) by 2050.