Des concentrations en particules alarmantes
Selon la communication de Sophie Mazoué, responsable de la qualité de l’air à la RATP, « on retrouve dans le métro les mêmes polluants que dans l’air extérieur – à l’exception de l’ozone – ainsi que des pollutions de particules spécifiques aux réseaux ferroviaires ». On y croise ainsi des hydrocarbures aromatiques et plus particulièrement du toluène, du fluoranthène, des particules de plomb, nickel, cadmium, arsenic, chrome, fer et manganèse. Les polluants surveillés sont notamment les particules fines en suspension dans l’air ayant un diamètre compris entre 2,5 µm à 10 µm (PM 2,5 et PM10).
Selon le communiqué de la RATP, « les mesures mettent en évidence un niveau élevé de particules émises pour l’essentiel par les systèmes de freinage du matériel roulant » accentué notamment par le manque d’efficacité des dispositifs de ventilation et de climatisation. Une situation qui ne serait pas exceptionnelle puisque inhérente à tous les réseaux ferrés.
La majeure partie des particules fines provient du meulage des rails pour éviter le crissement des wagons et des systèmes de freinage mécanique des rames. À chaque passage, les trains les soulèvent et les remettent en suspension, exposant ainsi les usagers et les employés.
Ainsi, selon Sophie Mazoué, les concentrations en particules fines dans le métro présentent des taux moyens de 150 à 300 µg/m3 avec des pics à 500 µg/m3 aux heures de pointe dans le métro et à 800 µg/m3 dans le RER A, plus touché. Des chiffres à comparer avec la moyenne de 40 µg/m3 mesurée en pollution de trafic en Île-de-France en 2005 et 20 µg/m3 en pollution de fond.
Or, selon les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé, l’exposition à ne pas dépasser en moyenne sur 24 heures et plus de 3 jours par an est de 50 µg/m3 pour les PM10 et 25 µg/m3 pour les PM2,5. Autant dire qu’il ne fait pas bon vivre dans le réseau ferré souterrain.
Cependant, la RATP se défend en soulignant qu’il n’existe actuellement « aucune valeur réglementaire concernant les espaces clos […] les travaux de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur […] devraient permettre à terme de fixer des normes« .
Cependant, en 2001, le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHP) avait noté que des pics de pollution aux PM10 atteignaient 1.000 µg/m3 dans les réseaux ferrés souterrains franciliens. C’est pourquoi, il avait préconisé qu’une concentration de 347 µg/m3 en soit pas dépassée en moyenne pour un trajet d’une durée de deux heures. Or, la RATP estime la durée moyenne d’un voyage a 50 minutes: les teneurs relevées en moyenne seraient donc respectées, sauf pour les stations de la ligne A du RER situées au centre de Paris.
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