Depuis 25 ans, un nombre croissant de plages et d’anses de la côte bretonne sont envahies du printemps à l’automne par une prolifération de macroalgues vertes (ulves libres, entéromorphoses fixées). Ce cas typique d’eutrophisation, étudié en baies de St-Brieuc, de Lannion, de Douarnenez et en rade de Brest, a pu être expliqué par la conjonction d’un confinement naturel des masses d’eau peu profondes et d’un enrichissement récent de ces dernières en nitrate.
Dans les sites naturellement confinés, les mesures de biomasses estivale sur le terrain ont montré une bonne corrélation avec les apports printaniers de nitrates par les rivières; la raréfaction estivale de ces apports explique par ailleurs la chute de la teneur des ulves en azote induisant l’arrêt estival de la croissance des algues. Les modèles mathématiques de l’Ifremer montrent que la seule manière de diminuer la biomasse d’ulves sur les plages est de réduire les apports de nitrate d’origine agricole. Dans les sites les plus sensibles, il faudrait pour cela ramener la concentration de nitrates dans les rivières de 40 mg/L à moins de 10 mg/L, ce qui constitue un véritable défi pour la société. Il y a un siècle, cette concentration ne devait pas dépasser 3 ou 4 mg/L.
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