Troisième fleuve du monde en termes de longueur et de taille de bassin, le Mississippi est cependant beaucoup plus impétueux que tous ses rivaux, son comportement étant particulièrement imprévisible et ses débordements très fréquents et souvent dévastateurs. Depuis que les Français fondèrent La Nouvelle-Orléans au cœur de son delta principal en 1718, le Grand Fleuve a fait l’objet de multiples tentatives de contrôle et de régulation. La maîtrise de ce fleuve a occupé une place considérable dans l’histoire économique nationale et dans celle du génie hydraulique. Le bassin du Mississippi représente l’un des plus importants chantiers d’aménagement au monde, dont les travaux s’expliquent par l’intensification agricole et le peuplement de plus en plus dense de ses rives, de ses bras et de ses deltas.
La mise en exploitation d’immenses gisements de pétrole et de gaz naturel ainsi que la croissance de La Nouvelle-Orléans n’ont fait qu’accélérer la modification voire la destruction des écosystèmes riches et variés du delta (les marais et les bayous) par l’urbanisation, et la métropole apparaît de plus en plus vulnérable. Pourtant connue depuis longtemps, cette vulnérabilité, a été confirmée de façon spectaculaire à la fin d’août 2005, suite au passage du typhon Katrina. La Nouvelle-Orléans continue et, semble-t-il, continuera à symboliser l’acharnement de l’homme à subjuguer l’un des systèmes hydriques les plus complexes au monde.
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