Au rythme actuel de croissance de la consommation, les réserves ne sont plus que de 230 ans pour le charbon, 70 ans pour le gaz, 50 ans pour le pétrole. En matière de pétrole, l’insuffisance d’investissements pourrait conduire à des pénuries et à des hausses significatives de prix vers 2020. Mais il faut également prendre en compte le pétrole lourd du Vénézuela, les sables bitumineux du Canada, voire aussi les schistes bitumineux. Les seuls sables bitumineux du Canada représenteraient autant de quantité d’énergie que tout le pétrole d’Arabie Saoudite. Même si leur extraction est écologiquement désastreuse et nécessite des apports énergétiques importants. L’extraction de pétrole à partir de schistes bitumineux nécessite encore de dépenser, sous forme de charbon, des quantités d’énergie supérieures à celles qui seraient récupérées sous forme de pétrole. Le gaz, lui, semble plus durablement abondant, même s’il va nécessiter de lourds investissements de transport, assortis de risques géopolitiques majeurs ; de plus, dans vingt ans, il sera possible de convertir économiquement le charbon en gaz et le gaz en produits pétroliers, ce qui doublera encore la quantité de pétrole disponible. Pour un siècle encore, la disponibilité du pétrole ne sera donc qu’une question de prix.
Une Brève Histoire de l’Avenir, éditions Fayard (2007).
Jacques Attali
Extrait d’ « Une brève histoire de l’Avenir », éditions Fayard (2007) de Jacques Attali
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