Logos écologiques : attention aux arnaques !

Publics ou privés, produits recyclables ou recyclés, portant sur le produit ou sur l’emballage, les logos écologiques sont de plus en plus nombreux sur les étiquettes. Mais attention, ces labels n’offrent pas tous les mêmes garanties aux consommateurs.

Surfant sur la vague de la consommation citoyenne, les fabricants et distributeurs sont de plus en plus nombreux à habiller leurs produits de signes attestant de leur qualité écologique. Que garantissent réellement ces labels ? Au ministère de l’Environnement, on met en garde contre des logos trompeurs aux déclarations vagues comme « préserve l’environnement » ou « non polluant ». De même, les produits affichant « ne contient pas de » ne signifient pas toujours que l’élément de substitution choisi est moins nocif pour l’environnement. C’était le cas des lessiviers qui remplaçaient le phosphate par des substances chimiques parfois plus polluantes. « En outre, il arrive souvent que les fabricants vantent des caractéristiques de leurs produits qui sont rendues obligatoires par la loi », souligne Jean-Paul Ventère, chargé de l’éco-conception au ministère de l’Environnement.

Labels publics

Pour se retrouver dans la jungle des étiquettes,le consommateur doit avoir en tête quelques repères. La première question à se poser est de savoir si le label porte sur un aspect particulier du produit ou sur l’ensemble de son cycle de vie. Dans cette seconde logique, les logos les plus aboutis sont certainement les éco-labels, européen et français, délivrés par l’AFNOR (Association française de normalisation). Depuis l’extraction des matières premières jusqu’au traitement après usage, l’éco-label garantit que le produit est respectueux de l’environnement et surtout que toutes les améliorations sont intégrées dans un processus global, ce qui évite qu’une avancée à un niveau ait des répercussions négatives à un autre niveau de la chaîne.

Peu connus du grand public, les éco-labels ont été pensés pour retenir entre 5 % et 30 % des produits disponibles par catégorie. Détergents textiles, ordinateurs portables, filtres à café, etc. Ce label couvre une grande variété de produits, mais souffre de la défiance des industriels. « Beaucoup ne supporte pas que les organismes certificateurs mettent le nez dans leurs affaires. Du coup, certains ne tentent même pas leurs chances pour obtenir le label. C’est le cas notamment de la majorité des fabricants de lampes basse consommation », confie un expert du ministère de l’Environnement.

Logos d’entreprise parfois abusifs

À côté du label public, de nombreux logos privés ont vu le jour. Ils résultent majoritairement de l’initiative d’associations ou d’entreprises. Ces labels relèvent de la seule responsabilité de l’entreprise, mais doivent répondre aux recommandations du Bureau de vérification de la publicité sur la publicité mensongère notamment.

Les labels écologiques créés par les entreprises, qui ont connu une expansion très rapide dans les années 1990, ont ainsi fait l’objet d’une grande enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en 1998. Le résultat : 60 % des logos écologiques figurant sur les produits non alimentaires contrôlés n’étaient pas réellement justifiés. La Direction a demandé aux entreprises de retirer ces labels abusifs de leurs emballages. « Depuis ce contrôle, la fiabilité des logos écologiques s’est améliorée », note Aline Sancho, inspecteur à la DGCCRF. Certains labels sont même cités par le ministère de l’Environnement en exemple, comme « Monoprix vert » et « Chouchoutons notre terre » des 3 Suisses.

Des labels parfois confus

Si les entreprises habillent parfois leurs produits de logos infondés, ce sont aussi les consommateurs qui se trompent sur la portée de certains labels. Celle du point vert, par exemple, est souvent surestimée par ces derniers. Ce rond vert avec deux flèches qui s’entrecroisent signifie simplement que le producteur contribue financièrement à un dispositif aidant les communes à développer la collecte sélective des déchets. De même, le Tidy Man (petit personnage qui jette un détritus dans une poubelle) a juste pour vocation d’inciter les consommateurs à ne pas jeter l’emballage du produit dans la rue. Ce logo peut prêter à confusion dans la mesure où il a été mis en place avant la généralisation du tri sélectif des déchets. La boucle de Möbius, enfin, qui est représenté par un triangle composé de trois flèches, indique que le produit ou son emballage sont recyclables. Mais rien ne dit qu’il sera effectivement recyclé par la suite.

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