Aucune preuve sur l’hypersensibilité causée par les antennes relais

Il n’existe aucune preuve que les antennes relais provoquent de la fatigue, de l’anxiété ou des maux de tête, d’après l’une des études les plus importantes sur leurs possibles effets sur la santé.

Il n’existe aucune preuve que les antennes relais provoquent de la fatigue, de l’anxiété ou des maux de tête, d’après l’une des études les plus importantes sur leurs possibles effets sur la santé.

Ce rapport démontre que « l’hypersensibilité électromagnétique » (HSEM), ce trouble ressenti par les personnes à proximité de téléphones portables, d’antennes ou d’appareils ménagers comme les fours à micro-ondes, pourrait n’être qu’un syndrome psychosomatique.

Des études affirment que 4 % de la population du Royaume-Uni se dit souffrir de ce désordre, mais il n’a jamais été associé de manière fiable à des sources de radiations électromagnétiques.

L’équipe dirigée par Elaine Fox de l’Université d’Essex, au Royaume-Uni, a exposé des groupes de personnes qui se déclarent souffrir d’HSEM et des volontaires à des fréquences émises par des antennes relais GSM conventionnelles et des antennes plus récentes du réseau 3G. Des tests placebo étaient également pratiqués : lors de certains contrôles, aucun signal n’était émis.

Ces expériences ont été conçues afin de voir si les gens pouvaient détecter les ondes électromagnétiques et si l’exposition aux ondes des antennes relais pouvait entraîner les symptômes d’HSEM qui vont des maux de tête aux éruptions cutanées et à la fatigue.

Certaines personnes souffrant d’HSEM ont parfois recours à des solutions extrêmes pour se protéger des ondes, en se couvrant ou en couvrant leur maison de papier d’aluminium.

« Savoir si les gens peuvent détecter des champs électromagnétiques est une question scientifiquement intéressante parce que, d’après les connaissances actuelles, l’homme ne dispose pas de récepteurs pour y parvenir », déclare Fox.

Ces expériences ont démontré que seulement 2 des 44 personnes souffrant d’HSEM (4,5 %) pouvaient dire avec certitude si le signal était allumé ou éteint. Des résultats quasiment identiques ont été obtenu avec les autres volontaires (5 sur 114, soit 4,4%). L’équipe affirme que c’est la proportion attendue quand on se base uniquement sur le hasard.

Origine psychologique

Il n’y a pas non plus de preuves que les ondes électromagnétiques soient responsables de tous ces symptômes. Au cours de toutes ces expériences, qu’il y ait eu ou non un signal, les personnes souffrant d’HSEM ont régulièrement présenté davantage d’anxiété, de fatigue et de gêne et avaient une tension et un rythme cardiaque plus élevés que les autres participants contrôlés.

Il y avait une corrélation entre leurs symptômes et le signal uniquement lorsqu’ils savaient que l’antenne était en marche. Dans des conditions en « double aveugle » où ni le sujet, ni les chercheurs ne savaient si l’antenne était active ou non, l’effet avait disparu.

Les résultats font écho aux précédentes études en double aveugle menées à la fois sur les antennes relais et sur les téléphones portables. « Nous disposons désormais de trois études importantes et lorsque nous comparons l’ensemble des résultats, tout converge », explique Mme Fox.

Si cette étude va à l’encontre de l’idée selon laquelle les antennes relais provoquent de l’HSEM, l’équipe a démontré que les symptômes sont, quant à eux, sans doute bien réels. « Il est temps de s’intéresser à ce qui cause réellement ces problèmes, parce que ces personnes sont vraiment malades », ajoute Mme Fox.

David Coggon de l’Université de Southampton pense que c’est encore une nouvelle preuve que l’HSEM est purement psychologique.

« Cette étude est en accord avec les dernières recherches qui suggèrent que, dans la plupart des cas, voire dans leur totalité, les symptômes de « l’électrosensibilité » sont d’origine psychologique et ne sont pas un effet toxique des ondes radio », conclut-il.

Référence : Environmental Health Perspectives (DOI:10.1289/ehp.10286)

Caroline WILLIAMS

NewScientist.com news service, 25 juillet 2007.

No evidence for cellphone mast illness

© New Scientist, Reed Business Information

Lien : http://www.newscientist.com/

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