Écosystèmes menacés de dégradation : l’homme pourra-t-il refaire ce qu’il a défait ?
La dégradation des écosystèmes peut se manifester sous diverses formes. La perte de biodiversité est largement documentée, avec la liste des espèces disparues (près de 800) et la liste des espèces en danger d’extinction (plus de 16 000 selon l’UICN). Une autre forme de dégradation résulte de l’altération du fonctionnement des écosystèmes, qui réduit significativement les services rendus par eux à l’humanité. Le rapport de la synthèse sur l’Évaluation des Écosystèmes pour le Millénaire, réalisée à la demande des Nations Unies de 2001 à 2005, révèle qu’environ 60 % des services fournis (fourniture d’eau douce, stocks de pêche, régulation de l’air et de l’eau, etc.) sont dégradés ou surexploités. Les effets négatifs de cette dégradation risquent de s’aggraver dans les 50 ans à venir. La question posée est donc de savoir si l’homme pourra refaire ce qu’il a défait : l’écologie de la restauration tente d’y répondre, notamment en étudiant la possibilité de maintenir ou de réintroduire les espèces indispensables à l’existence d’un écosystème (espèces « clé de voûte »).
Ce sont souvent les populations les plus pauvres qui doivent faire face aux conséquences de graves problèmes de dégradation des écosystèmes, notamment en Afrique sub-saharienne, en Asie centrale et dans certaines régions de l’Amérique latine et de l’Asie du Sud ou du Sud-Est.
L’indicateur exprime le pourcentage du territoire d’un pays occupé par des écosystèmes menacés. Ce pourcentage dépend évidemment des critères de vulnérabilité ou de risques de dégradation retenus. Dans le cas présent, on constate que de nombreux pays ont un pourcentage très élevé: 60 pays ont un taux supérieur à 92 % : une trentaine en Europe, une douzaine en Afrique, une dizaine en Asie, dont l’Inde et le Bangladesh. Inversement, une trentaine de pays présentent un taux inférieur à 8 %, dont des pays nordiques (Canada, Norvège, Finlande) et des pays en grande partie désertiques comme l’Égypte ou la Libye.
Définition de l’indicateur
Pourcentage de la superficie d’un pays occupé par des écosystèmes menacés.
Source des données
Socioeconomic Data and Applications Center (SEDAC) & Center for International Earth Science Information Network (CIESIN), Columbia University, USA.
Ecosystem degradation: can humans undo the damage they have caused?
Ecosystem degradation takes many forms. Loss of biodiversity is widely documented: the extinct species list now scales the 800-mark and the endangered species list stands at over 16,000 according to the IUCN. Another form of damage is ecosystem change, since it significantly reduces the efficiency and number of ecosystem services. The United Nations Millennium Ecosystem Assessment, carried out between 2001 and 2005, revealed that approximately 60% of ecosystem services (freshwater supply, fish stocks, air and water cleansing, etc.) are currently degraded or overtaxed. The negative effects of this degradation are likely to worsen over the next 50 years. The crucial question, therefore, is whether or not humans will be able to undo the damage they have already caused. Proponents of ecological restoration attempt to answer that question by researching the possibilities to maintain or reintroduce species that are indispensable to ecosystems (called “key species”).
Often the poorest countries must tackle serious ecosystem degradation issues, especially in Sub-Saharan Africa, Central Asia, and some areas of Latin America and South or South-East Asia.
Ecosystem degradation is measured by the percentage of national territory covered by threatened ecosystems. This percentage obviously depends on the degree of vulnerability of the area, or the estimated degradation risks. Currently, several countries have a very high percentage of ecosystem degradation: 60 countries have a rate of above 92% (thirty in Europe, twelve in Africa, and ten in Asia including India and Bangladesh). At the other end of the spectrum, 30 countries have a rate under 8%, including several northern countries (Canada, Norway, Finland) and desert countries such as Egypt and Libya.
Definition of the indicator
Percentage of a country’s national territory covered by endangered ecosystems.
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