Cultures, infrastructures, barrages, urbanisation, pollution : les paysages sont aujourd’hui marqués par l’empreinte de l’homme et du sceau de son développement économique. Quel est l’impact de ces atteintes, au-delà de l’aspect visuel ?
Certaines conséquences sont évidentes. Ainsi les barrages qui entravent plus de la moitié des grands fleuves de la planète pour la production d’électricité empêchent les migrations et perturbent durablement les conditions de vie des espèces. De même, les autoroutes segmentent des habitats naturels, emprisonnant la faune d’un côté ou de l’autre d’un obstacle infranchissable. D’autres sont indirectes. En s’étendant, les villes et les infrastructures tirent leur couverture de béton sur la terre et l’imperméabilisent. L’eau de pluie ne peut plus s’infiltrer dans ce sol devenu étanche et gonfle les eaux de ruissellement qui s’écoulent dans les cours d’eau, provoquant des inondations plus fréquentes et plus importantes.
Certaines pollutions chimiques invisibles sont plus insidieuses encore. Disséminées par les courants atmosphériques et marins, elles se retrouvent partout, jusqu’au Groenland, par exemple, où elles s’accumulent dans les graisses des animaux marins. Dès les années 1970, des études révélaient la présence d’un pesticide, le DDT, chez le phoque et l’ours blanc et de mercure chez le béluga. Ces substances toxiques sont dites persistantes parce qu’elles s’accumulent et contaminent toute la chaîne alimentaire du plancton aux poissons puis aux phoques et jusqu’aux Inuits. Le lait maternel de certaines femmes inuit est ainsi tellement contaminé qu’il pourrait être classé déchet toxique.
Quelle est notre part individuelle dans la pression qu’exerce l’humanité sur la nature ? Pour la mesurer, on a mis au point un outil : le calcul de l’empreinte écologique, c’est-à-dire la surface nécessaire pour produire notre nourriture, fabriquer nos objets et absorber nos déchets. Chaque être humain dispose ainsi de 1,8 hectare pour satisfaire ses besoins mais chaque Européen en utilise 4,8… Les prélèvements de l’humanité en général dépassent déjà de 30 % les capacités de régénération de la planète. S’ils continuent à évoluer au rythme actuel, il faudra, en 2030, l’équivalent de deux planètes pour maintenir notre mode de vie.
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