Nous avons une vision tronquée du Vivant. Les plantes, les animaux et les insectes que nous voyons ou que nous connaissons ne représentent en réalité qu’une part infime de la vie sur Terre. L’essentiel est dissimulé sous terre. Dans une cuillère à soupe de sol forestier grouillent plus de 50 milliards d’organismes microscopiques, et sur un mètre carré, on peut recenser plus de 1000 espèces différentes d’invertébrés. Les sols abriteraient ainsi près de 80 % de la biomasse (le poids de matière vivante) continentale de notre planète, dont une large part est constituée de vers de terre. Ceux-ci aèrent et fertilisent les sols, ce qui a amené Darwin à les comparer, en 1881, à la charrue inventée par les hommes pour labourer les sols.
Vers, mille-pattes, fourmis, acariens, algues, moisissures et bactéries, toute cette populace s’active pour recycler la matière vivante : décomposer les plantes et les animaux morts et les transformer en humus, où les racines des plantes puisent leurs éléments nutritifs pour fabriquer à nouveau de la matière vivante.
Un autre lieu où abonde la vie bactérienne est l’intestin humain ! Les bactéries y sont dix fois plus nombreuses que les cellules du corps lui-même. Nous ne les voyons pas et y pensons rarement, pourtant toutes ces bactéries influencent directement notre santé puisqu’elles nous permettent de digérer et de lutter contre l’invasion de microbes.
Les animaux qui nous paraissent les plus sympathiques sont, en général, de grands mammifères que leurs expressions ou leur beauté rendent attachants. Mais le panda géant, le tigre d’Asie, ou l’ours blanc ne sont pas plus importants que les vers de terre ou les acariens… Leur popularité favorise juste la prise de conscience indispensable pour sauvegarder le grand cortège de la biodiversité qui compte aussi les minuscules, les invisibles, les répugnants, les effrayants, et toutes les espèces difficilement observables ou accessibles qui n’ont pas encore été recensées ni décrites par les scientifiques.
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