Aux États-Unis, première puissance agricole de la planète, on ne compte plus que 3 millions de paysans fermiers environ, soit environ 1% de la population. Chacun d’entre eux peut cultiver plusieurs centaines d’hectares et produire des milliers de tonnes de céréales. Mais c’est là une image tronquée du monde agricole. Près de 80 % des paysans travaillent la terre à la main. Et sur la planète, l’agriculture est toujours le métier majoritaire : il occupe 47 % de la population active.
Aujourd’hui, les situations sont très différentes d’une région à l’autre, mais partout, le monde agricole est en crise. Ainsi, un exploitant agricole du Midwest produit 2000 fois plus qu’un paysan pauvre du Rwanda. Mais il devra dépenser des centaines de milliers d’euros pour s’équiper. Il lui faudra s’endetter, et pour rembourser son prêt, se lancer dans une course sans fin vers toujours plus de productivité. Dans les campagnes indiennes aussi, les paysans s’endettent pour acheter les pesticides et il suffit parfois d’une mauvaise récolte pour amener la catastrophe – les suicides de paysans se multiplient dans le pays.
Dans de nombreux pays, en Amérique du Sud notamment, la plupart des paysans travaillent comme ouvriers pour de grands propriétaires dit latifundistes. Au Brésil, par exemple, 1 % des propriétaires terriens possèdent 54 % des terres cultivables. Les conditions sociales sont dures, les salaires minimaux et la violence omniprésente. Le mouvement des sans terres (MST) demande une réforme agraire qui tarde à venir.
Dans les zones les plus pauvres, la chute des prix des matières alimentaires ne permet plus aux paysans que de survivre difficilement. Les paysans possèdent parfois leurs terres mais les femmes, qui fournissent pourtant une partie importante du travail, sont souvent privées du droit de propriété sur la terre qu’elles cultivent. Des millions de personnes quittent les campagnes pour, trop souvent, rejoindre les bidonvilles des grands centres urbains.
Pourtant, le métier d’agriculteur est un beau métier, construit autour d’une relation intime avec la nature. Il faudrait trouver une manière de lui rendre un statut à la hauteur de son importance : celle de nourrir l’humanité.
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