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L’érosion des sols

Notre vie à tous dépend d’une couche de quelques dizaines de centimètres d’épaisseur : le sol qui recouvre notre planète et qui permet l’agriculture. Or cette fine couche est en train de disparaître ou du moins de perdre ses qualités. Des terres fertiles se transforment en prairies incultivables, en terres arides, en déserts.

Près de 40% des terres cultivables de notre planète sont ainsi dégradés aujourd’hui, d’une manière ou d’une autre. Les causes sont nombreuses : déforestation, surpaturage, pratiques agricoles « inappropriées » souvent liées à une utilisation trop intense, à une irrigation mal contrôlée qui salinise les terres, etc. Une fois fragilisées, les terres sont érodées par le vent ou les pluies et la fine couche fertile disparait… L’homme détruit en quelques années un sol qu’il a fallu parfois des millénaires pour créer, avec la lente fragmentation des roches et leur mélange à l’humus pour servir de socle fertile aux plantes.

Pendant des siècles, l’agriculture a augmenté ses capacités de production en étendant les surfaces utilisées. Mais aujourd’hui, l’essentiel des terres arables, et en tout cas les meilleures, ont été utilisées. Il n’y a plus de marge. Il faut donc non seulement préserver celles dont nous disposons mais aussi, en fait cultiver autrement que nous ne le faisons aujourd’hui.

Des pays comme la Chine, Haïti, le Mali ou l’Algérie, affectés par l’érosion de leurs sols et l’avancée des déserts, se sont déjà engagés sur cette voie. Les méthodes sont nombreuses et connues des experts : plantations d’arbres et culture en terrasses pour retenir les sols, labour minimal, lutte contre la déforestation, etc. Une technique plus nouvelle, la terra preta (terre noire en portugais) consiste à enfouir dans les sols du charbon de bois obtenu à partir de déchets végétaux. Cette matière poreuse créé un terrain propice au développement de micro-organismes et à l’accumulation de nutriments nécessaires à la croissance des plantes. La productivité des sols est multipliée par deux ou trois. Comme le montre cet exemple, changer l’agriculture est à notre portée. Cela ne nécessite pas de technologie ultra-sophistiquée, ni de moyens particulièrement importants.

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