Aujourd’hui, on mange du pétrole. Les engrais indispensables à l’agriculture moderne sont en effet, pour la plupart, issus de l’industrie pétrochimique. Mais ce n’est pas tout. Le système alimentaire occidental est basé sur un système d’importations et de distribution qui repose sur les transports.
C’est évidemment le cas des importations transcontinentales de produits frais. Leur importation par avion jusqu’en Europe nécessite l’émission de 4 à 5 fois leur poids en gaz à effet de serre ! Mais pas seulement.
En effet, le système de la grande distribution, qui fonctionne sur des économies d’échelle permettant d’abaisser les coûts, est complètement tributaire des camions qui acheminent jours et nuit de quoi alimenter les supermarchés. Il n’est pas rare qu’un aliment soit produit dans un pays, conditionné dans un autre et vendu dans un troisième. Une étude a ainsi calculé que les différents éléments utilisés pour produire un simple pot de yaourt aux fruits peuvent parcourir un total 9 000 km. Cette forme d’agriculture se déconnecte de sa base géographique traditionnelle et peut se déplacer vers les endroits où les salaires sont les plus bas : elle encourage une fuite vers le bas dans la rémunération des paysans.
Ce système fonctionne également via des cultures déconnectées des saisons et des rythmes de la nature, dans des usines végétales. Ainsi, à Almeria, au sud de l’Espagne, des millions de tomates poussent toute l’année dans des caisses en bois, sur de la laine de roche enrichie par des minéraux, des éléments nutritifs et de l’eau. Elles sont emballées puis distribuées quotidiennement dans le monde.
La solution, c’est de « relocaliser » l’alimentation : réduire les distances parcourues par les aliments depuis le moment de leur production. Ce qui signifie re-tisser des liens avec les producteurs locaux. Renforcer ce qu’on appelle les circuits courts, ceux qui mettent en rapport le producteur et le consommateur sans passer par l’intermédiaire des grandes surfaces. Et bien sûr privilégier l’alimentation de saison. Des coopératives de production, souvent biologiques, se multiplient dans le monde entier. Elles favorisent l’emploi et permettent de re-densifier des zones agricoles parfois en déshérence.
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