Nous ne pratiquons pas seulement l’agriculture pour nous nourrir. Un nombre croissant de terres servent aujourd’hui à produire des biens non alimentaires tels que du papier, des vêtements ou des carburants. Les champs de coton, par exemple, occupent 2,5 % des terres cultivées dans le monde et absorbe 25 % de tous les insecticides utilisés. Quant à l’eucalyptus, les surfaces consacrées à sa monoculture ont été multipliée par 5 en 50 ans à mesure que la consommation de papier s’accroît. La croissance de l’arbre est certes rapide, mais consomme beaucoup d’eau. Et rares sont les oiseaux ou les végétaux qui s’adaptent à cet arbre importé d’Australie.
Le thé, le café, le cacao, etc. sont autant de produits d’exportation qui ne sont pas véritablement alimentaires et qui rapportent des devises aux gouvernements et des revenus aux paysans et ont donc été encouragées. Elles occupent souvent les meilleures terres et leur extension, associée à l’explosion démographique, a transformé au XXe siècle des pays autosuffisants en pays importateurs de produits alimentaires.
Même les céréales commercialisées ne servent pas toujours à nourrir les hommes : plus la moitié de celles qui sont exportées alimente le bétail ou est transformée en agrocarburants. Elles sont cultivées sur des terres déboisées ou sur des terres potentiellement vivrières. Afin de mettre fin à cette compétition de surfaces entre plantes pour nourrir les hommes et plantes pour nourrir les moteurs, les spécialistes tentent de mettre au point de nouveaux agrocarburants, dits de deuxième génération. Ceux-ci utilisent les parties non comestibles de plantes vivrières, comme la paille, des plantes qui peuvent pousser sur des terres plus pauvres, mais ce ne sont encore que des démarches expérimentales.
Si la totalité des terres disponibles étaient utilisées pour des cultures vivrières, il y aurait donc largement de quoi nourrir la planète. Encore faudrait-il assurer un revenu décent aux paysans. Et encore faudrait-il trouver une manière de répartir la nourriture et de l’acheminer jusqu’à ceux qui en ont besoin.
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