Les villes ont permis le développement de la culture, du commerce et de la politique, bref, de notre civilisation. Elles sont nées quand l’humanité a été capable de dégager des surplus, quand des hommes et des femmes ont pu consacrer une partie de leur temps à autre chose que la simple survie. L’artisanat et les échanges se sont développés. La concentration des hommes a facilité en même temps que l’échange de marchandises celui des idées ; elle a rendu nécessaire l’organisation du pouvoir. Aujourd’hui, les villes concentrent la quasi totalité de l’activité économique et culturelle mondiale : New York et Tokyo ont chacune un PIB qui dépasse mille milliards de dollar par an.
Les villes sont aussi des lieux de passage, où des personnes d’origines très différentes se mêlent. Mais cette diversité n’est que partielle : la ville a du mal à respecter les autres modèles de vie – nomades ou populations autochtones. C’est aussi un lieu très stratifié socialement et spatialement. Les mélanges ne se font souvent qu’au sein de catégories similaires.
Au-delà d’une certaines taille, les grandes concentrations urbaines déshumanisent les rapports sociaux. Mais en regroupant les gens, elles leur permettent aussi de s’organiser de manière collective : elles rendent possible la politique. Le sommet de la Terre, à Rio en 1992, postulait déjà que « La meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. »
La démocratie locale et participative de Porte Alegre est souvent citée en exemple. Cette ville du Brésil a mis en place des conseils de quartiers qui permettent aux citoyens de prendre part aux décisions qui les concernent ; elle a transmis à ces conseils une partie des budgets municipaux et leur a ainsi donné le moyen de mettre en œuvre les décisions prises. Celles-ci allaient souvent dans le sens d’une réduction des inégalités et d’une protection de l’environnement.
Toutefois, cette forme de gestion municipale a été critiquée, notamment parce qu’une partie seulement de la population y participe (moins de 10% à Porto Alegre, selon certaines estimations). N’étant pas forcément représentative de l’ensemble, cette gouvernance peut favoriser des intérêts particuliers. Quoi qu’il en soit, ce n’est qu’une forme de représentation parmi d’autres – il en existe, dans le monde, une grande variété. Chacune possède ses avantages et ses inconvénients ; toutes doivent sans cesse être améliorées.
En savoir plus : Rapport sur la situation des villes dans le monde 2008-2009: villes harmonieuses
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