Aujourd’hui, près de 800 millions de personnes souffrent de la faim. Le marché des céréales est à la merci d’une mauvaise récolte qui menacerait des millions de personnes, comme en 2008, avec des émeutes de la faim dans de nombreux pays. Et comment faire quand, en 2050, nous serons 9 milliards ?
Alors même que l’on a besoin d’elle, l’agriculture moderne s’essouffle. Grace à la révolution agricole du XXe siècle, les rendements ont augmenté à un rythme élevé. Mais celui-ci ralentit désormais. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la productivité augmentait de 2,3% par an depuis 1961, mais ce chiffre devrait chuter à 1,5% d’ici à 2030 et à 0,9% entre 2030 et 2050. Les méthodes utilisées au XXe siècle pour augmenter la productivité ont montré leurs limites. Le labour intensif, la fertilisation à outrance, l’irrigation et l’application de pesticides ont perturbé le sol, l’eau, la vie, bref tout l’écosystème dont les agriculteurs dépendaient pour produire.
Une agriculture plus respectueuse de l’environnement est possible. Elle peut prendre plusieurs formes. La plus connue est l’agriculture biologique. Il en existe en fait différents types qui répondent à des cahiers des charges distincts. L’enjeu du XXIe siècle est de conjuguer ces méthodes avec une productivité suffisamment élevée pour nourrir la planète, pour obtenir une « Révolution doublement verte », par référence à la première révolution verte des années 50.
L’agriculture dite conservation est la principale piste dans cette direction. Elle utilise d’avantage la dynamique des écosystèmes. Elle minimise le travail du sol pour augmenter l’activité microbienne, joue sur les associations entre cultures et minimise le recours aux engrais et aux pesticides. Selon la FAO, ses rendements sont équivalents à ceux de l’agriculture intensive classique. Ne nécessitant pas de labour, elle réduit de moitié environ la charge de travail des agriculteurs. Elle est également moins dispendieuse, car utilise moins d’intrants et permet d’épargner jusqu’à 70% en coûts de carburant. Introduite il y a 25 ans environ, elle est désormais pratiquée sur 100 millions d’hectares dans le monde entier. Elle est désormais encouragée à l’échelle de la planète par la FAO.
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