Certains vont tirer leur épingle du jeu du réchauffement climatique. En tout cas s’il reste modéré. En effet, le climat de certaines zones inhospitalières car trop froides, va s’adoucir. Des terres qui n’étaient pas cultivables vont le devenir. Les sols du Canada, de la Russie et du sud de l’Argentine pourraient voir leur productivité agricole augmenter.
La zone Arctique est emblématique de ces opportunités à venir, en particulier avec la fin de la banquise. Débarrassée de ses glaces, toute la région va devenir navigable. Le rêve historique des grands explorateurs du XIXe siècle, passer de l’Atlantique au Pacifique par le Nord deviendra enfin possible : c’est l’ouverture du passage du Nord-Ouest.
En passant au-dessus du Canada, les grands bateaux reliant l’Europe à l’Asie n’auront plus besoin de traverser le canal de Panama. Le trajet Tokyo-Rotterdam, long aujourd’hui de 23 000 kilomètre, raccourcira à seulement 16 000 kilomètres. En passant au-dessus de la Russie, par ce qu’on appelle symétriquement le passage du Nord-Est, il ne fera plus que 14 000 kilomètres.
Quant au sous-sol de la région, il pourrait contenir les plus grands gisements de gaz ou de pétrole, de diamants et d’or qui restent à découvrir sur la planète. Autrefois protégé par une couche de glace dure et des hivers extrêmes, il pourrait devenir plus facilement exploitable.
Pour toutes ces raisons, l’Arctique devient une zone d’intérêt économique et stratégique majeur. D’ores et déjà, Canada, Russie, Danemark, USA et Norvège se livrent à d’intenses manœuvres diplomatiques pour marquer leur contrôle sur la région. D’autant plus que les frontières de cette partie du monde jusqu’à présent délaissée n’ont pas toujours été fixées avec précision.
Mais pour les populations qui habitent traditionnellement l’Arctique -Inuit, Sami, Nenets, etc.- l’arrivée d’argent et du développement n’est pas sans poser de nouveaux défis. Leur mode de vie et leur culture sont aujourd’hui menacés à la fois par la modification du milieu et par celle de leur environnement politique et économique.
Ecrire un commentaire