C’est l’effet glaçon : si on met un peu de glace dans un verre rempli à ras bord, il ne débordera pas quand la glace fond. De la même manière, la fonte de la banquise ne fera pas monter le niveau de la mer.
Et pourtant, elle monte. Modestement encore : de 1,7 millimètres par an en moyenne au XXe siècle, de 3,1 mm plus récemment. A cela, deux raisons. La première est que les océans, en se réchauffant, se dilatent. La seconde est que les glaciers terrestres – les Andes, l’Himalaya, les Alpes par exemple- fondent et que leur eau s’écoule via les fleuves dans les océans. S’ils disparaissaient complètement, ils feraient monter la mer de moins de 50 centimètres. Bien peu de choses en comparaison de ce qui arriverait si les glaces de l’Antarctique et du Groenland disparaissent. Cela provoquerait une augmentation de 56 et 6 mètres, respectivement !
Pour ce qui concerne l’Antarctique, avec une température qui atteint -70°C en hiver au pôle, il n’est pas question que l’ensemble de ses glaces disparaissent dans un avenir prévisible. Mais l’Antarctique est un continent immense avec des régions très différentes les unes des autres. Dans certaines, pour des raisons locales, l’enneigement augmente un peu. Dans d’autres, dans l’Ouest (sous l’Argentine et le Chili), les glaciers fondent bel et bien. Mais, pour l’instant, le continent n’a pas montré de modification globale nette due au réchauffement.
La situation au Groenland est bien plus inquiétante. Jusque récemment encore, les chercheurs pensaient qu’il ne ressentirait que modestement et lentement le réchauffement. Il semble que ce ne soit pas le cas. En effet, la fonte crée des courants d’eaux qui vont au fond du continent, entre la roche et les glaces. Ils jouent alors un rôle de lubrifiant, font glisser les glaces vers la mer et accélèrent ainsi le phénomène. Le Groenland fond ces dernières années à une vitesse très supérieure à ce qui était prévu.
Le sort du Groenland, de l’Antarctique, de nos mers, de nos cotes, dépend des gaz à effet de serre qui sont produits parfois à des milliers de kilomètres de là, à Paris, Pékin, ou Los Angeles. Car le réchauffement climatique est un phénomène global. La globalité du phénomène crée une nouvelle forme de responsabilité, planétaire, car chacun émet un peu de ces gaz. Il appelle, en conséquence, l’émergence d’une nouvelle forme de solidarité.
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