Le cycle de l’eau est, avec celui du carbone, le plus essentiel, à la fois parce qu’il est la condition de la vie mais aussi sa manifestation. L’eau est présente à l’intérieur de nos cellules et, même à cette échelle, elle est en perpétuel mouvement. C’est l’eau qui donne à la cellule son volume, lui permet de respirer et de se nourrir. C’est dire l’intimité d’une simple molécule avec tout ce qui vit. Ce cycle vivant de l’eau se répète à l’échelle d’une plante ou d’un animal, mais aussi à l’échelle de la planète.
Parmi ces échanges perpétuels, il y a une circulation de l’eau visible, ce sont les nuages et la pluie, l’eau qui sourd des sources, alimente les puits, coule dans les rivières et rejoint l’océan mondial. C’est l’eau bleue. Mais l’eau prend aussi des chemins invisibles à nos yeux lorsqu’elle s’évapore de la surface des océans et des continents, et surtout transpire de la surface des feuilles. Cette dernière s’appelle l’eau verte parce qu’elle participe à la production de la biomasse. C’est dans les plantes, au sein même de la matière vivante, que le cycle de l’eau croise le cycle du carbone. La complicité est totale puisque grâce à l’eau qui érode les roches, les plantes récupèrent les minéraux dont elles ont besoin.
Souvent ce n’est pas l’eau qui manque ou qui s’épuise, comme on le dit trop souvent. Car contrairement au pétrole, consommer de l’eau ne la détruit pas. Mais c’est son cycle que nous perturbons. Par exemple, en modifiant la végétation sur d’immenses étendues, les hommes ont doublé la quantité d’eau bleue, celle qui ruisselle, grossit les rivières et retourne à l’océan. Nous avons modifié la fréquence et l’intensité des pluies, le plus souvent dans le sens d’un assèchement de l’air. Ce que nous avons fait, nous pouvons le défaire. A titre d’exemple, au Texas, les 2200 hectares du ranch du chanteur David Bamberger ne disposaient pas d’eau et les forages n’avaient rien donné. En restaurant les savanes originelles qui avaient disparu du fait du surpâturage, les sources taries se sont mises à couler, les rivières également dont l’eau désormais contribue à l’alimentation des villes situées à l’aval.
Ecrire un commentaire