Longtemps, elles ont été regardées par l’homme comme des espaces stériles, malsains, voire maléfiques. Désormais, on sait que les zones humides accueillent des écosystèmes qui sont de véritables joyaux, d’une richesse biologique presque sans équivalent. Qu’elles prennent la forme de tourbières, de marais, de deltas, de mangroves ou d’autres encore, ces étendues terrestres façonnées et dominées par l’eau occupent environ 6% de la surface continentale planétaire, soit près de 6 millions de kilomètres carrés. On en trouve aussi bien dans les régions polaires (la gigantesque Baie d’Hudson, par exemple) que sous les tropiques arides, à l’instar du delta intérieur de l’Okavango, voisin du désert du Kalahari.
La densité en espèces de ces zones humides est très élevée : de ce point de vue le Pantanal, qui, avec 200 000 km², est une des plus grandes du monde, est comparable à la forêt amazonienne toute proche –bien plus réputée pourtant. Quelque 3500 espèces de plantes, 400 poissons, 300 mammifères, près de 500 reptiles différents y ont été dénombrées (d’innombrables autres restent à découvrir), et la beauté des paysages y fait affluer les naturalistes du monde entier.
Ces espaces où terre et eau s’entremêlent sont gravement menacés par les activités humaines : drainés pour être cultivés, envahis par l’aquaculture intensive, aménagés en espaces industriels ou commerciaux, leur surface diminue à un rythme alarmant. Une convention internationale, dite de Ramsar, a été signée en 1971 pour assurer leur protection, mais comme souvent sa mise en œuvre se heurte à toutes sortes de difficultés. Depuis quelques années, néanmoins, s’opère une prise de conscience de leur importance pour l’homme, ne serait-ce qu’au plan strictement économique.
Bien gérés, ces écosystèmes très productifs peuvent rendre toutes sortes de services : outre qu’ils constituent une source potentielle de poisson et de fourrage, on peut facilement y développer un écotourisme généralement lucratif. Surtout, les zones humides ont la capacité de stocker l’eau –réduisant les risques de crue- et de la filtrer, agissant comme des dépolluants naturels. Autant de raisons de tout faire pour les préserver.
En savoir plus : Convention de Ramsar sur les zones humides
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