Comme on cultive certaines plantes pour l’agriculture, on peut « cultiver » des arbres : c’est la sylviculture. A l’échelle de la planète, les plantations d’arbres se développent au rythme rapide : elles s’accroissent de 2,8 millions d’hectares par an. Si elles ne représentent que 5 % des surfaces boisées, elles fournissent désormais 35 % de la récolte de bois. On les trouve essentiellement en Chine, en Russie et aux Etats-Unis.
Mais des plantations composées d’arbres à croissance rapide, du même âge et appartenant à une seule espèce ne font pas une forêt. Loin s’en faut. Elles n’entretiennent pas la même biodiversité et n’assurent pas la même protection des sols qu’une forêt naturelle. En outre, ces plantations sont davantage vulnérables aux incendies et aux tempêtes ; elles offrent une moindre résistance face aux épidémies. Parfois mal adaptées au milieu, certaines essences comme les eucalyptus assèchent les nappes souterraines, d’autres comme les pins acidifient les sols. Certaines formes de sylviculture recourent aux engrais de synthèse, aux herbicides et aux pesticides, d’autres à des arbres transgéniques.
Ces immenses monocultures de cellulose sont destinées le plus souvent à répondre aux besoins de l’industrie papetière, une activité polluante et énergivore. La consommation mondiale de papier et de carton atteint désormais un million de tonne par jour. Elle a quadruplé en l’espace de 40 ans. Une croissance bien évidemment problématique.
Chaque habitant des Etats-Unis consommait, en 2005, 297 kilos de papier. En Chine, la consommation est de 44,5 kilos par habitant et par an, en Inde, 4,5 kilos, et en Somalie, elle n’est que de 30 grammes. On mesure l’écart alors que la moyenne mondiale était de 54,5 kilos.
Toutes les industries papetières n’utilisent pas le bois comme matière première. Ainsi en Chine, deuxième producteur mondial, 45 % du papier est fabriqué à partir de résidus agricoles et 40 % à partir de vieux papiers. Mais seule une baisse de la consommation de papier (emballages, imprimés, papiers de bureau, presse…) chez les pays les plus gros consommateurs, associée à un meilleur taux de recyclage des vieux papiers permettra sortir de l’impasse actuelle.
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