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Le rôle des peuples indigènes dans la protection de la forêt

Des forêts en bonne santé sont indispensables pour une planète en bonne santé. Les forêts régularisent le cycle de l’eau et protègent les sols. En absorbant et en stockant de grandes quantités de gaz carbonique et en recyclant l’oxygène de l’atmosphère, elles participent à l’équilibre climatique. Elle offre un habitat pour la flore et la faune, du bois, des produits alimentaires et médicinaux aux populations humaines. Certains économistes tentent d’évaluer la valeur de ces « services écologiques », non pour les exploiter ou les vendre à leur profit, mais afin de s’assurer que les activités économiques ne détruisent pas ces infrastructures naturelles et gratuites sans lesquelles il n’y a plus d’économie possible. C’est le cas de Pavan Sukhdev, un économiste indien, principal auteur d’une étude sur l’économie des écosystèmes et de la biodiversité. Selon lui, la seule déforestation des écosystèmes forestiers et la perte des services qu’ils nous rendent coûteraient chaque année 6 % du Produit national brut (PNB) mondial, soit 2 000 milliards d’euros.

Tous ces services écologiques sont autant de raisons pour protéger les forêts, mais à qui confier cette tâche ? Cette question est indissociable de la question de la propriété des terres. A l’échelle mondiale, 84 % des forêts sont le patrimoine des Etats ou de collectivités publiques, et 16 % sont entre les mains de propriétaires privés. Les gouvernements ont donc une grande responsabilité en la matière.

Mais, en Amazonie, dans le bassin du Congo ou en Asie du Sud et de Sud-Est, ils ont longtemps refusé de reconnaître un droit territorial, de propriété ou même d’usage aux populations autochtones qui habitaient ces forêts. Ces populations vivent pourtant de et avec la forêt ; elles peuvent jouer un rôle capital dans sa sauvegarde.

La situation change doucement et de plus en plus de communautés autochtones ont obtenu, souvent avec l’aide d’organisations non gouvernementales, le droit sur leur terres. Malgré les pressions démographiques et économiques -la population de l’Amazonie est passée de 5 millions à 33 millions d’habitants en 40 ans- les superficies de forêts gérées par les communautés autochtones ont doublé entre 1985 et 2000, et représentent désormais 22 % des forêts dans les pays en développement.

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