De 1990 à 2005, la Terre a perdu 3 % de sa surface forestière totale, soit une perte nette de forêts de 7,3 millions d’hectares par an, ou 20 000 hectares par jour. C’est d’autant plus considérable que ce chiffre n’est qu’un bilan, dans lequel les plantations et la régénération naturelle jouent un rôle positif. En fait, 13 millions d’hectares sont déboisés chaque année soit une surface équivalente à celle du Nicaragua ou de la Grèce. De 2000 à 2005, 57 pays ont signalé un accroissement des superficies boisées, et 83 un recul. Mais depuis l’an 2000, le rythme de déforestation s’accélère en Asie du Sud-Est et le plus fort recul a été enregistré en Afrique : moins 9 % en 15 ans.
Il est difficile de déterminer quelle est la première cause de déforestation à l’échelle de la planète : exploitation non durable du bois ou défrichements au profit de l’élevage et l’agriculture ? Les deux causes pouvant être intimement liées. On déboise également pour exploiter les ressources minérales et pétrolières, pour construire villes, infrastructures routières et barrages. Il y a aussi des causes indirectes qui sont l’absence de réglementation ou de contrôle, la forte demande des pays développés pour des ressources forestières ou agricoles, ou encore la pauvreté des pays en voie de développement.
Les conséquences de la disparition des arbres sont multiples. Les sols forestiers sont pauvres et fragiles, tout particulièrement en milieu tropical. Au bout de quelques années, ils peuvent se révéler improductifs pour l’agriculture. La reconstitution du couvert forestier est alors au pire compromis, au mieux elle nécessitera des dizaines d’années. Le cycle de l’eau est également perturbé. Dans les régions déboisées, les rivières connaissent une succession de crues et d’étiages plus sévères. Les populations doivent faire face à des inondations catastrophiques et à des épisodes de sécheresse plus marquée. Souvent l’absence des arbres enclenche des phénomènes d’érosion dont les plus spectaculaires sont les glissements de terrain. Mais le plus préoccupant est sans doute la perte de biodiversité. Les forêts tropicales abriteraient la moitié des espèces terrestres. Or, on estime qu’une espèce de plante sur dix recèle une substance active susceptible d’être utile à la médecine.
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