Si le réchauffement climatique se conçoit d’abord comme une augmentation de la température moyenne à la surface du globe, l’une des conséquences les plus visibles est la modification du régime des précipitations. L’évaporation à la surface de l’océan et des continents augmente. Réchauffée, l’atmosphère peut aussi contenir davantage de vapeur d’eau, promesse de pluies abondantes et plus intenses. On s’oriente donc globalement vers un monde plus humide et plus arrosé.
Mais un climat plus chaud et plus instable va aussi de paire avec des événements extrêmes – des inondations et des épisodes de sécheresse– plus fréquents et plus prononcés quelque soient les latitudes. Des sécheresses répétées peuvent interdire toutes formes d’agriculture dans des régions qui sont aujourd’hui cultivées à l’image de ce qui se passe en Australie dans le bassin du Murray-Darling. Des inondations de grande ampleur peuvent tuer et rendre les plaines inhabitables. Les causes de ces catastrophes ne sont pas toutes de nature climatique. L’aménagement du cours des fleuves et de leurs bassins versants, la déforestation ou la surexploitation des nappes phréatiques constituent également des facteurs aggravants de ces phénomènes météorologiques.
Même dans les régions où le niveau global des précipitations augmente peu, il suffit que la distribution au cours de l’année varie pour engendrer des catastrophes de manière récurrente. En climat méditerranéen par exemple, la sécheresse estivale s’installe dès la fin du printemps et se prolonge à l’automne, tandis que les pluies d’hiver, plus abondantes et plus violentes, provoquent une érosion et des inondations inhabituelles. Dans les régions de montagne, la proportion des précipitations tombant sous forme de neige est moindre, et les eaux de fonte dont dépend un sixième de l’humanité font défaut pendant la saison sèche. Le régime des eaux des fleuves est ainsi modifié.
Dans d’autres cas, ce sont les hauteurs d’eau qui baissent à l’image des régions subtropicales de l’hémisphère nord qui enregistre depuis 1990 une baisse de 10 % des précipitations. Ainsi les régions sujettes à des sécheresses extrêmes comme le Sahel au cours des années 1970 et 1980 verraient leur étendue multipliée par un facteur de 10 à 30. Jusqu’à 30 % des continents connaîtraient de tels phénomènes avant la fin du siècle, contre 1 à 3 % aujourd’hui.
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