L’homme ne brûle pas que du pétrole. Il brûle également les forêts. Et la déforestation est aujourd’hui à l’origine d’un tiers des émissions anthropiques de CO2. Détruire les arbres libère le carbone qu’ils avaient emmagasiné, mais en plus, cela modifie les sols qui contiennent parfois encore davantage de carbone qu’en surface. Ainsi, en Indonésie, la destruction des tourbières pour faire place aux plantations de palmiers à huile a propulsé le pays au troisième rang mondial en termes d’émission de CO2.
L’agriculture est aussi une usine à gaz à effet de serre. Elle est la principale responsable des émissions de méthane et de protoxyde d’azote, les deux gaz à effet de serre les plus importants après le dioxyde de carbone. Le premier possède un pouvoir réchauffant sur un siècle 25 fois plus puissant que le CO2, le second, 298 fois plus. La riziculture, par exemple, émet des quantités importantes de méthane. Un kilo de riz cultivé en émet en moyenne 120 grammes. Ce qui fait 60 millions de tonnes de méthane chaque année. Quant aux engrais de synthèse, leur utilisation représente la principale source de protoxyde d’azote.
Enfin, l’élevage est responsable de fortes émissions. En effet, il est indirectement la cause de déforestation – pour faire de la place aux pâturages ou pour permettre la culture du soja qui sera ensuite donné aux animaux. Par ailleurs, les ruminants domestiques rotent et pètent du méthane lorsqu’ils digèrent : ils produisent environ 80 millions de tonnes de méthane par an. Au total, l’élevage est ainsi responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre, soit plus que les transports !
L’image idyllique d’une paysannerie en harmonie avec la nature ne correspond malheureusement plus à la réalité dans la plupart des pays développés. L’agriculture utilise des engrais et des pesticides, issus de l’industrie chimique. Quand elle est motorisée, elle utilise des carburants : ce ne sont donc pas seulement les centrales ou les usines qui produisent des gaz à effet de serre. C’est toute notre société.
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