Personne n’est capable de dire s’il pleuvra dans quelques jours, alors comment prévoir le temps qu’il fera dans dix ou cent ans ? Il fera chaud, très chaud ? Probablement. Mais s’il est une chose que les scientifiques ne veulent pas, c’est qu’on les prenne pour des astrologues ou des cartomanciens.
Les scénarios du GIEC sont en fait des modèles mathématiques, qui utilisent les ordinateurs les plus puissants de la planète. L’ensemble de l’atmosphère et des océans est divisé en un nombre immense de cubes (des centaines de millions). Leur évolution est ensuite calculée de proche en proche. A l’échelle des années, les variations locales –météorologiques– deviennent négligeables.
Les modèles sont vérifiés de multiples manières. En examinant si, à l’envers, ils permettent de retrouver les évolutions du passé. Ou en testant s’ils arrivent à prendre en compte les données les plus récentes. Ou encore en les comparant les uns les autres, car il existe en fait tout un ensemble de modèles, aux noms techniques comme GISS-ER ou HadCM3, portés chacun par des centres de recherche différents. Mais tous ces résultats restent imparfaits : les chercheurs reconnaissent volontiers, par exemple, qu’ils ne savent pas bien modéliser le rôle des nuages – un paramètre évidemment essentiel. C’est aussi pourquoi ils donnent toujours des « fourchettes » de valeurs : par exemple la diminution des précipitations en Europe du Sud pourrait être comprise entre -4 % et -27 % d’ici 2099.
Mais, surtout, ces modèles établissent des scénarios pour le siècle à venir et non des prédictions. Ce sont plus des histoires possibles –des « canevas narratifs »– que des réalités à venir. Les chercheurs savent bien que l’avenir sera différent de tous les scénarios qu’ils proposent. Mais en donnant quelques repères, ils nous indiquent comment notre planète pourrait évoluer si on s’oriente dans telle ou telle direction. Et ainsi, ils nous fournissent des outils de réflexion pour nous permettre de prendre des décisions.
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