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Comprendre Copenhague : le prix de l’inaction

5 000 milliards de dollars, c’est ce que coûtera peut-être le changement climatique, soit autant que les deux guerres mondiales plus la grande dépression de 1929. Cette évaluation, faite par Nicholas Stern, ancien vice-président de la Banque mondiale, a fait l’effet d’une bombe quant elle a été publiée en 2006 dans un rapport commandé par le gouvernement britannique. Selon l’économiste, les coûts et pertes dus aux bouleversements climatiques atteindraient au moins 5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial chaque année, si des mesures radicales ne sont pas prises. Et, en prenant en compte un éventail plus large de risques et de conséquences, les dommages pourraient s’élever à 20 % du PIB.

Les pertes annuelles dues aux inondations seules, par exemple, pourraient passer de 0,1 % du PIB aujourd’hui à 0,2 % ou 0,4 % dans un pays comme le Royaume-Uni. Autre exemple : la canicule européenne de 2003 a causé pour 10 milliards d’euros de pertes au secteur agricole –sans parler des milliers de morts. De tels événements catastrophiques pourraient devenir fréquents d’ici le milieu du siècle.

En abordant la crise climatique qui s’annonce d’un point de vue économique, en montrant les coûts qui lui sont associés, de plus en plus de spécialistes pensent qu’on peut trouver l’oreille des décideurs et les convaincre d’intervenir. Un autre économiste, Pavan Sukhdev, tente ainsi aujourd’hui d’évaluer les coûts liés à la biodiversité. La destruction de certaines forêts modifierait, par exemple, le régime des eaux et pourrait diminuer la productivité agricole. Selon ses premières estimations, les pertes de biodiversité coûteront 100 milliards de dollars et causeront la perte de 27 millions d’emplois d’ici 2030.

Selon le rapport Stern, il suffit de consacrer 1 % ou 2 % du PIB mondial chaque année pour éviter le réchauffement climatique. Le coût de l’inaction est donc 10 à 20 fois plus élevé que celui des mesures à prendre. Protéger le climat n’est donc pas seulement une question morale, c’est aussi une question économique d’intérêt bien compris.

Martinière.

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