Comprendre Copenhague : répartir le fardeau

« Le carbone, c’est la vie », est le slogan d’un spot publicitaire américain en faveur du CO2 et produite par le plus important des lobbies américains « sceptiques » : le CEI (Competitive Entreprise Institute). Arguant que le CO2 est à la base de la photosynthèse et donc de la vie, et que sa production est le fruit d’un développement économique qui a amélioré considérablement le quotidien de la population –au moins aux Etats-Unis, il s’agit d’un plaidoyer en faveur de la principale molécule responsable du réchauffement climatique.

Les sceptiques défendent ici l’idée que le réchauffement climatique n’est pas si grave que ça. Selon eux, les prévisions des spécialistes seraient systématiquement biaisées vers les aspects les plus catastrophistes. Et le remède proposé (lutter contre les émissions de CO2) couterait à nos sociétés beaucoup plus cher (en termes économiques de production et de chômage, par exemple) que le mal qu’il est censé guérir –c’était avant la crise. Encore une fois, il est difficile d’anticiper précisément de quoi sera fait l’avenir mais cela va à l’encontre de l’ensemble des travaux scientifiques disponibles.

Pour autant, l’autre extrême est également faux : l’idée que l’existence de l’humanité serait menacée par le réchauffement climatique. En effet, les pires scénarios imaginent des catastrophes sanitaires et sociales dévastatrices. Peut-être, en nombres absolus, la population humaine diminuerait-elle considérablement. Mais le danger n’est pas à une extinction comme pour les dinosaures. Quand bien même quelques centaines de milliers d’être humains seulement survivraient, cela ne ferait que ramener l’espèce à ses niveaux de population d’il y a cent mille ans.

En fait, comme avec tous les problèmes environnementaux, ce sont les populations les plus fragiles – c’est-à-dire les plus pauvres- qui vont souffrir le plus. La question est donc sociale : comment répartir le poids des changements à venir pour qu’ils soient plus faciles à supporter par le plus grand nombre.

Martinière.

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