L’utilisation accrue des biocarburants pourrait économiser 500 millions de tonnes de CO2 par an. En effet, le CO2 qui est rejeté lors de leur combustion était déjà en circulation dans l’atmosphère auparavant : il avait été absorbé transitoirement par les plantes qui ont servi à sa production. Le bilan des émissions de gaz à effet de serre des agrocarburants (leur autre nom) est donc réduit. Toutefois, le sujet est très controversé.
Tout d’abord, parce qu’il faut dépenser de l’énergie pour les produire : pour fabriquer les engrais et les pesticides, pour faire marcher les machines agricoles, etc. Dans certains cas, c’est négligeable, comme pour l’alcool de canne à sucre. Mais dans celui de l’éthanol à base de maïs – le principal agrocarburant étatsunien, il faut parfois plus d’énergie pour le produire qu’il ne permet d’en libérer !
Par ailleurs, en Indonésie et en Malaisie, l’essentiel de la déforestation est due à la plantation de palmiers à huile, dont une partie est destinée aux agrocarburants. Cette déforestation est responsable de la libération de quantités importantes de gaz à effet de serre.
Enfin, certains végétaux destinés aux agrocarburants sont cultivés sur des terres qui pourraient servir pour des cultures alimentaires, et qui commencent à manquer. Il faut choisir entre nourrir les hommes et nourrir les moteurs ! De fait, la totalité des terres agricoles mondiales ne suffirait pas à produire de quoi faire rouler les bientôt deux milliards de véhicules en circulation.
Afin de résoudre ces problèmes, les spécialistes tentent de mettre au point de nouveaux agrocarburants, dits de deuxième génération. Ceux-ci utilisent les parties non comestibles de plantes vivrières, comme la paille, le bois, ou des plantes qui peuvent pousser sur des terres plus pauvres. En attendant, il faut rappeler que les économies de CO2 envisagées sont inférieures à celles que l’on pourrait obtenir en améliorant les véhicules actuels – meilleure motorisation, carrosserie moins lourde, etc.
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