Si l’homme influence le climat de manière négative, peut-être sera-t-il capable de le transformer de manière positive. C’est l’idée de départ de ce qu’on appelle la géo-ingénierie. Il s’agit en général de projets futuristes d’une ampleur gigantesque et qui visent à modifier directement notre planète.
Un parasol spatial pour la Terre –plus exactement des milliards de lentilles qui déviraient une partie des rayons solaires ou des minuscules écrans métalliques– a par exemple été proposé. En effet, il suffirait de réduire de 2 % les apports des rayons solaires pour compenser le réchauffement climatique en 2100.
Une éruption volcanique a réduit la température terrestre de 1,5°C en 1991 à la suite d’importantes émissions de soufre. Il a été proposé d’en refaire autant avec du soufre ou d’autres particules. Toutefois, envoyer du soufre – un produit très réactif – dans la haute atmosphère n’est pas sans poser de problème. Des nuages d’eau de mer pourraient donner le même résultat. Mais il faudrait projeter 10 000 litres d’eau par seconde pour former suffisamment de nuages et compenser le réchauffement climatique.
Nourrir le phytoplancton avec des sulfates de fer ou des engrais azotés pourrait entraîner une hausse du captage du CO2 par les océans. C’est la seule des solutions de géo-ingénierie pour laquelle des tests en extérieur ont été réalisés. Mais les résultats sont décevants. Certaines études montrent que cet ajout conduit à une croissance de 30 % du phytoplancton qui absorbe ainsi davantage de CO2, mais, au final, la part qui est stockée reste faible.
La solution pourrait s’avérer pire que le mal, craignent ceux qui voient ces idées comme autant de manières de jouer à l’apprenti-sorcier. Car modifier directement notre planète pourrait avoir des effets secondaires imprévisibles. C’est aussi une démarche qui s’inscrit dans une manière de voir « d’ingénieur » qui veut artificialiser encore notre milieu, plutôt que de restaurer les équilibres naturels existants.
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