La canicule qui a frappé l’Europe en août 2003 offre l’exemple d’un désastre sanitaire qui a débouché sur des mesures d’adaptation à plusieurs niveaux. Près de 15 000 morts en France, quelque 35 000 sur le reste Vieux Continent : en deux semaines, l’une des régions les plus développées au monde fut dévastée par une vague de chaleur exceptionnelle.
Les hôpitaux et les services de santé furent débordés. L’Etat tarda à prendre la mesure de la situation et à réagir, les différentes administrations à communiquer entre elles. La crise prit une ampleur d’autant plus importante qu’elle n’avait pas été anticipée. Pourtant, même avec des températures supérieures de 5°C aux moyennes pendant près de deux semaines, il ne faisait pas plus chaud à Paris que pendant un été normal à Rio de Janeiro !
En réaction, un « plan national canicule » a été mis en place, l’été suivant, par l’Etat français. Les autorités ont sensibilisé la population aux risques de la chaleur et réévalué les soins à l’attention du troisième âge. Les structures d’accueil et de soins des hôpitaux et des maisons de retraite ont été améliorées grâce à l’ajout de ventilation et de climatisation. Ces mesures ont porté leurs fruits, si l’on en croit les chiffres du gouvernement : la canicule plus modeste qu’a de nouveau connue la France en 2006 aurait dû, en l’absence de prévention, tuer 6 500 personnes selon les prévisions. Elle n’a causé « que » 2 200 décès.
Les vagues de chaleur ne sont qu’un exemple des phénomènes appelés à se multiplier avec le réchauffement climatique. Maladies infectieuses, sècheresses ou tempêtes mettront à l’épreuve la capacité de résilience de nos sociétés. Ces risques sont en partie connus, il est donc possible de s’en prémunir en partie aussi. Des campagnes de sensibilisation et de prévention face au paludisme, l’amélioration de la surveillance des cyclones ou la prévention des inondations sont donc d’ores et déjà nécessaires.
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