Il a fallu la plus grande mobilisation scientifique de l’histoire pour prouver l’existence du réchauffement climatique et sa cause, l’effet de serre. Des milliers de scientifiques, dans plus de 100 pays, ont été mobilisé pendant 20 ans sur ce projet – et le sont encore. Cette mobilisation exceptionnelle a été orchestrée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations unies sur l’environnement.
L’objectif du GIEC est double : tout d’abord évaluer de manière objective l’information scientifique, technique et socio-économique disponible pour comprendre le risque du changement climatique. Ensuite, en transmettre la substance aux décideurs – en particulier aux représentants des Etats membres des Nations Unies.
Pour ce faire, le GIEC ne mène lui-même aucun travail de recherche mais il fait la synthèse des travaux des spécialistes. Il publie 2 types de documents. Les premiers sont des synthèses scientifiques pointues – appelées rapport de synthèse- le quatrième est composé de 3 tomes de 1000 pages chacun. Les seconds sont appelés « résumés pour décideurs », long de quelques dizaines de pages soumis au vote des représentants des Etats membres – dont les USA, les pays de l’OPEP, etc. Chaque mot est pesé, et on peut débattre pendant des heures de l’utilisation d’un « très probablement » à la place d’un « sans doute ».
Les travaux du GIEC ont joué un rôle majeur dans les négociations internationales sur le climat : elles en ont fourni la base scientifique. Ainsi, le premier rapport d’évaluation est publié 1990 pour préparer le sommet de la Terre de Rio. Le deuxième est publié en 1995 juste avant le sommet de Kyoto. Le troisième fut extrêmement important dans la lutte contre les sceptiques – particulièrement influents aux USA sous l’administration Bush. Le quatrième, publié en 2007, sert de référence aux négociations actuelles sur l’après-Kyoto. Cette influence décisive a été récompensée par le prix Nobel de la Paix en 2007.
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