Et si on changeait complètement la façon de poser le problème ? Les négociations internationales autour du protocole de Kyoto sont dans l’impasse car les Etats n’arrivent pas à s’accorder sur les efforts à consentir. Aussi, certains experts proposent que l’on discute non plus en termes d’émission par pays, mais en termes d’émissions par personne.
Cette approche permet de dépasser l’antagonisme entre pays industrialisés et pays en développement. Elle fixe une responsabilité identique quelque soit la nationalité et permet de prendre en compte l’émergence des milieux aisés dans les pays émergents – dont certains représentants ont des niveaux de vie similaires ou supérieurs aux Occidentaux. Dans cette hypothèse, le critère déterminant devient la richesse des personnes, car les émissions de gaz à effet de serre tendent à augmenter avec le niveau de vie. Et il ne s’agit de rien d’insurmontable : selon certaines estimations, limiter les émissions de tous les êtres humains à 10 tonnes de CO2 par an –plus que la moyenne actuelle des Européens- suffirait à réduire de 30% les émissions en 2030.
Des expériences pilotes de « carte carbone » personnelle sont menées actuellement. Et certaines cartes de paiement permettent d’ores et déjà de compenser les émissions liées à ses achats aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Mais les difficultés restent nombreuses, en particulier pour évaluer les émissions de chacun et pour mettre en place un système de comptabilité individuelle des émissions.
Reste que cette approche responsabilise les citoyens qui au travers de leurs déplacements, de leur consommation, de leur logement, etc. émettent, au total, des quantités importantes de GES. Elle fait porter l’effort sur les comportements et valorise les modes de vie responsables. Si les quotas individuels sont déterminés avec un souci de justice, le système ne devrait ne pas pénaliser les plus démunis dans la mesure où leurs émissions sont faibles. Au contraire, il pourrait même être une manière de lutter contre le réchauffement et la pauvreté en même temps.
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