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Comprendre Copenhague : effondrement

Tôt ou tard, les sociétés disparaissent et sont remplacées par d’autres. Que peut-on apprendre de celles qui nous ont précédés, à l’aube de la crise climatique qui s’annonce ? Un exemple très étudié est celui de l’île de Pâques, dans l’Océan Pacifique. La civilisation florissante de ses habitants a disparu brusquement vers l’an 1500 et sa population aurait été divisée par 5 en un siècle. La raison, selon Jared Diamond, un expert américain, est à chercher principalement dans le fait que les Pascuans auraient coupé tous les arbres de leur île. Sans arbres, ils n’ont plus pu construire de bateaux pour pêcher et surtout leurs terres se sont érodées. Au fur et à mesure que la crise s’aggravait, les Pascuans se seraient lancés dans des guerres intestines et dans une surenchère religieuse, élevant des statues toujours plus grandes, mais ce faisant, coupant toujours plus d’arbres pour pouvoir déplacer les monolithes dans une fuite en avant délétère.

Jared Diamond, a étudié d’autres civilisations qui se sont effondrées pour des raisons plus ou moins liées à l’environnement : les Mayas et les Babyloniens qui ont épuisé leurs sols, les Vikings groenlandais qui n’ont pas su s’adapter au refroidissement, etc. Toutes ces sociétés ne se sont pas écroulées uniquement sous l’effet d’une crise écologique. Mais celle-ci en a fragilisé les bases économiques et sociales, et entretenu des cercles vicieux fatals. Un schéma qui pourrait être valable pour notre monde actuel.

A chaque fois, et en tout cas du point de vue de l’historien, la logique de l’effondrement semble se mettre assez clairement en place. Mais pour des raisons politiques, religieuses ou sociales, la société est incapable de réagir et de prendre les mesures qui lui auraient permis de perdurer. Que s’est dit le Pascuans qui a coupé le dernier arbre ? Un autre grand expert de l’histoire des civilisations, le britannique Arnold Toynbee a écrit que « les civilisations disparaissent par suicide et non par meurtre ». C’est-à-dire par l’incapacité à surmonter leurs crises internes.

Martinière.

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