Pourquoi ne faisons nous rien, ou si peu ? Les scientifiques sont unanimes et les scénarios bien sombres –certains plus encore que d’autres. Al Gore a donné à son célèbre film le titre d’ « Une vérité qui dérange ». Dérange–t-elle tant que nous refusons de la voir ?
La comparaison est frappante : on dépense des milliards pour prévenir une pandémie de grippe, on prévoie des plans d’urgence et on réunit des cellules de crise. Mais on peine à agir sur le climat. L’imminence d’une crise climatique n’est, pourtant, pas moins certaine que celle d’une pandémie. La grippe semble certes plus immédiate – elle pourrait arriver demain alors que les conséquences les plus graves du réchauffement n’apparaîtront qu’après-demain. Elle touche des personnes proches de nous – moins pour le réchauffement. On connaît un moyen simple et unique, même si imparfait, de la guérir. Elle arrive brusquement et non pas graduellement. Elle est véhiculée par un ennemi – le virus- tandis que le réchauffement est l’œuvre de l’homme lui-même,…
Malgré les efforts des scientifiques, des militants, des organisations internationales ou des journalistes, le réchauffement a ainsi du mal à s’installer dans les esprits avec toute la force qu’il faudrait. L’esprit humain semble ainsi fait que nous avons du mal à croire ce que nous savons.
À tel point que certains écologistes s’en remettent à ce qu’ils appellent « la pédagogie des catastrophes ». Il a fallu un Seveso pour des lois contre la dioxine, une canicule pour des aménagements dans les services hospitaliers, un smog londonien qui tue 4000 personnes pour la première loi sur l’air en Grande-Bretagne, etc. Pour tous ces pessimistes, même s’il faut tout faire pour les éviter, seules des catastrophes majeures déclencheront dans l’opinion les réactions nécessaires. « Ce qui nous menace est cela même qui peut nous sauver », disent-ils. Pour une fois, donnons-leur tort et anticipant la crise à venir.
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