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Comprendre Copenhague : consommer responsable

La centrale électrique de Drax au Royaume-Uni – la plus polluante du pays – rejette à elle seule près de 22 millions de tonnes de CO2 par an. Soit 2 millions et demi de fois les émissions d’un simple citoyen britannique. Dans ce contexte, les efforts individuels pour limiter ses émissions peuvent sembler dérisoires.

D’un point de vue moral, ce n’est pas parce que d’autres font le mal qu’on doit le faire aussi, ou qu’on est dédouané de faire de son mieux. Mais d’un point de vue pratique, une grande partie de l’électricité est utilisée par les citoyens, directement, pour s’éclairer, par exemple, ou indirectement pour éclairer les rues des villes ou faire fonctionner les commerces. Ainsi, Drax fournit 7% de l’électricité du Royaume-Uni, soit l’équivalent de la consommation de 4 millions de Britanniques…

Si les sociétés qui contrôlent Drax, ou d’autres sites industriels, gagnent de l’argent en vendant une énergie polluante, elles n’y parviennent que parce que d’autres acceptent de la leur acheter. Mais avec le boycott des tissus anglais organisé par Gandhi dans les années 1920 ou celui des bus pratiquant la ségrégation raciale aux Etats-Unis en 1955, et plus récemment contre des entreprises comme Shell ou Nike, les citoyens ont pu mesurer la force qu’ils pouvaient exercer en tant que consommateurs sur les politiques. Ces dernières décennies, cette démarche connaît un nouveau développement avec le commerce équitable ou responsable.

Les citoyens ne doivent pas porter l’effort seuls ; les gouvernements ont leur rôle à jouer, et peuvent démultiplier l’efficacité des initiatives. Le meilleur exemple en est l’étiquette-énergie. Obligatoire dans l’Union européenne depuis 1995 pour certains appareils électroménagers, cet étiquetage repose sur une classification par lettre de A à G. En quelques années, il a amené une modification profonde de la consommation et du marché. Alors que sur la période 1990-1992, la majorité des appareils de froid domestique étaient classés D et E, aujourd’hui, 90 % des appareils vendus affichent des performances supérieures ou égales à A.

Martinière.

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