Offrez un cadeau qui fait sens pour cette fin d’année : soutenez GoodPlanet Mag’ et les projets engagés de la Fondation GoodPlanet

Comprendre Copenhague : taxer le carbone

On taxe bien le tabac et l’alcool. Pourquoi ne pas en faire de même pour le carbone ? Dans les deux premiers cas, la taxe finance le coût social et médical de leurs nuisances. La taxe sur le carbone financerait le coût environnemental des gaz à effet de serre. D’un côté, cela inciterait à réduire les émissions en mettant un prix sur la pollution ; de l’autre, cela permettrait aux Etats de collecter de l’argent pour financer les énergies propres et préparer l’avenir. Une taxe de 20 dollars par tonne de carbone émise rapporterait 265 milliards de dollars par an au sein de l’OCDE.

Au Danemark, l’instauration d’une taxe carbone s’est traduite par une baisse de 6% des émissions de CO2 entre 1988 et 1997 alors que la croissance a été de 20%. En 1997, le niveau de cette taxe a été remonté, ce qui s’est accompagnée d‘une diminution de 5% des rejets en une année. Plusieurs pays, dont la France, imaginent désormais des mesures similaires.

Les modalités concrètes de mise en œuvre d’une taxe carbone demeurent complexes. Qui devra l’acquitter et sur quoi portera-t-elle ? Une manière de procéder serait d’appliquer le principe « pollueur-payeur » qui conduirait chaque émetteur à s’acquitter d’une taxe en fonction de ses rejets de GES. Mais faut-il cibler les émissions à la source ou au niveau du produit final ? Comment calculer la consommation d’énergie ou l’impact carbone des produits causé par leur production et leur transport ? Et puis comment éviter que la taxe ne pèse trop sur les plus pauvres ?

Appliquer une telle taxe au commerce international a même été imaginé : elle porterait sur les produits venant de pays qui n’appliqueraient pas le protocole de Kyoto ou ne prendraient pas de mesures pour lutter contre le réchauffement climatique. Un tel système aurait l’avantage de lutter contre le dumping écologique, mais serait aussi très difficile à mettre en place. Et il pourrait s’apparenter à une forme de protectionnisme, ce qui est contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce.

Martinière.

Ecrire un commentaire

2024 en France ou le visage humide du changement climatique

Lire l'article