Le samedi 12 décembre, les rues de Copenhague ont été envahies de manifestants venus de tous horizons. Alors que le soleil s’est montré pour la première fois depuis le début de la COP-15, les militants se sont regroupés dans le centre-ville en début d’après-midi. Plus que jamais l’expression « citoyen du monde » a mérité son titre, issus d’ONG ou non, tous réclamaient un engagement fort de la part de leurs dirigeants dans les négociations sur le climat.
Place du Parlement d’où le cortège partait des personnalités telles que Wangari Maathai ou Vandana Shiva s’adressaient à la foule qui s’amassait. Parmi les leitmotivs de leur discours, le besoin d’une action forte et immédiate sur le climat obtenait la primeur des intervenants, mais la réduction des inégalités revenait avec l’importance du rôle des citoyens dans de nombreux choix de vie : refus des OGM, de la logique du libéralisme et ainsi de suite. « Si cette année, en rentrant chez nous pour noël, nous revenons avec un accord ambitieux, on pourra être fier d’apporter ce cadeau à nos enfants », déclare un des organisateurs à la tribune. À toutes ces personnes présentes, un autre monde semble possible, et elles étaient là pour rappeler aux chefs d’états du monde la force de la rue. Un élan d’enthousiasme a gagné la foule lorsque les organisateurs ont annoncé que près de 100 000 personnes s’étaient déplacées tandis qu’ils en attendaient entre 20 et 60 milles.
Le cortège s’est élancé pour le Bella Center où se tiennent les négociations. Des mouvements aussi variés que Greenpeace, Friends of the Earth, Attac, les jeunes socialistes, la LCR sont venus de France, d’Europe et du monde entier. Aux slogans de « Climate Justice right here, right now », « Planet not profit » ou encore de « Blabla. Act now », des Chinois, des Coréens, des Allemands et des Sud Américains ont marché pendant plus de 3 heures pour atteindre le lieu des négociations en traversant la ville. Une discrète présence policière entourait le cortège qui passaient dans des rues où les véhicules stationnées n‘avaient pas été retirées.
Les manifestants qu’il soient de Taiwan, du Brésil ou de Grande-Bretagne déclaraient souvent être là pour « obtenir des dirigeants un accord fort ». Certains sont venus juste pour la journée de mobilisation, comme ces Verts arrivés de France dont les cars sont restés bloqués durant 3 heures à la frontière germano-danoise pour des contrôles d’identité. Dans la foule, des chars avec des sound systèmes, des gens déguisés dans des OVNI, des percussionnistes, mais aussi un père noël qui « n’offrirait pas de nouveau climat pour cette année, mais plutôt des panneaux solaires et des éoliennes ». Yann Arthus-Bertrand (président de GoodPlanet) a également été vu portant une pancarte au départ du défilé.
La foule s’est dissipée au Bella Center à la tombée de la nuit. Avant de prendre le métro pour rentrer en ville, les manifestants ont allumé des flambeaux. Ils sont repartis en espérant que les gouvernements du monde prendront en compte leurs revendications et ils observeront avec attention le déroulement des négociations lors de la seconde semaine de la conférence sur le climat. Ils sauront vendredi si leurs voix ont été entendues…
Par Julien Leprovost
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