Le gouvernement thaïlandais la soutient les trois premières années mais très vite, crise oblige, les subventions s’étiolent. Pilai propose alors aux nantis de Bangkok et aux touristes d’« adopter » une famille de calaos pour 150$ par an. Un parrainage permettant de rémunérer les braconniers « convertis » qui s’engagent à protéger les nids.
Aujourd’hui, une cinquantaine d’ex-braconniers et autres coupeurs de bois illégaux travaillent main dans la main avec la biologiste. Pour multiplier les aires de nidification, Pilai et ses nombreux « assistants » -employés, villageois et bénévoles- construisent régulièrement des nids artificiels en résine. Et ça marche. « Il y a une quinzaine d’années, on comptait une petite dizaine de calaos-rhinocéros, aujourd’hui on en dénombre cinq cents, lance fièrement la scientifique. Cela paraît peu mais c’est énorme ! »
Récompensée en 2006 par un Rolex Award, celle que l’on surnomme tendrement « la grand-mère des calaos » dirige également un programme de reboisement, dispense des cours de sensibilisation à l’environnement dans les écoles, et encourage l’écotourisme. Celui-ci représente d’ailleurs une nouvelle source de revenus pour tous les villageois de la région. « Les ex-braconniers connaissent parfaitement la forêt et les vertus des plantes. Ils feront sans aucun doute des guides hautement qualifiés ! »
Ecrire un commentaire