Pour de nombreux jeunes agriculteurs, s’installer relève du parcours du combattant : prix des terrains trop chers, investissements de départ trop important, difficultés à trouver une exploitation. Olivier, 29 ans, et sa femme Julie en ont fait l’expérience puisqu’ils ont mis plus d’un an avant de trouver une exploitation. Grâce au fonds Terre de Liens qui leur a proposé un bail rural environnemental -c’est-à-dire la location de terre en échange de sa préservation- ils ont pu reprendre une installation, la Ferme des Vignes, pour y élever de chèvres et installer des ruches. Ce bail rural environnemental signifie qu’ils s’engagent à respecter l’environnement, la biodiversité, les paysages et la qualité de l’eau ou des produits.
Originaire d’Alsace et fils de paysan, le jeune homme réalise après des études dans l’agroalimentaire que reprendre une ferme l’intéresse plus. Il se forme alors aux pratiques agricoles en faisant du woofing (il s’agit d’aider sur une exploitation en échange du gîte et du couvert, idéal pour apprendre de nouvelles pratiques agricoles) en France et en Roumanie.
Fin 2010, après l’échec de la négociation pour reprendre une ferme, le couple apprend qu’une exploitation de 35 hectares va se libérer en Saône et Loire. Abandonnée au milieu des années 1970, des exploitants ont remis en état cette ferme et y ont développé l’agriculture en biodynamie. Puis, pour en assurer la pérennité, le terrain a été confié à une association qui le louait. Apprenant le départ des précédents exploitants, Olivier et Julie sont allés à la rencontre de Terre de Liens avec leur projet de ruchers et d’élevage fromager. Après avoir effectué une étude prévisionnelle et l’acceptation de leur dossier par le fonds Terre de Liens, l’association gestionnaire de la Ferme des Vignes a accepté d’en faire don au fonds Terre de Liens. Cette dernière accorde alors à Julie et Olivier un bail rural environnemental qui durera tant qu’ils seront en activité. « Cette formule a changé mon regard. Pour tout vous dire, à la base, nous voulions devenir propriétaires, mais nous sommes rendus compte que le bail rural environnemental offre au final beaucoup d’avantages. Nous avons gagné en sécurité, nous nous sommes moins endettés et cela nous a permis d’investir ailleurs que dans le foncier ».
En contrepartie, Olivier et Julie s’engagent à pratiquer l’agriculture biologique et à préserver la biodiversité. : « Par exemple, nous respectons les haies, nous nous efforçons de les garder hautes afin qu’elles puissent continuer d’abriter de nombreuses espèces alors que dans la région certains exploitants les coupent à 1 mètre 20 de hauteur », explique le jeune exploitant, avant d’ajouter qu’il laisse fleurir ses pâturages avant d’y laisser paître ses 35 chèvres. Les ruches sont installées à proximité des bois présents sur le terrain. La majeure partie de la production de la ferme est vendue localement. « Nous sommes très content d’avoir pu conduire ce projet avec l’aide de Terre de Liens. Ils nous ont offert un véritable confort dans nos démarches », conclut Olivier. Fort de son expérience, l’association a déjà soutenu plus d’une quarantaine d’exploitations en France, le fonds a pour le moment a étudié et validé 7 projets et 12 autres sont encours d’études et devraient bientôt se concrétiser.
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