Récemment nommé Ambassadeur de bonne volonté du PNUE, je découvre actuellement le comment du pourquoi des menaces qui pèsent sur notre planète. Les données scientifiques relatives à ces menaces ont quelque chose d’intimidant, mais elles me paraissent irréfutables, à moi qui observe les changements survenus depuis que je suis né dans mon environnement proche, dans les villes où j’ai grandi et dans les endroits les plus reculés de la planète que j’ai pu visiter.
Mon métier d’acteur et mes actions humanitaires m’ont donné l’occasion de constater les effets dévastateurs de la raréfaction des ressources, depuis le Rwanda jusqu’au Darfour. Cette année, au large des côtes américaines, nous avons subi la pire marée noire de l’histoire de l’humanité. Toutes ces expériences expliquent qu’il ne me soit pas difficile d’appréhender la véritable nature des dangers que nous courons si nous continuons à puiser dans les ressources de la Terre sans lui laisser le temps de les régénérer. La décision qui consiste à protéger la nature et à vivre de façon plus raisonnée ne relève pas d’une démarche ésotérique, mais d’une volonté parfaitement égoïste de ne pas scier la branche sur laquelle nous sommes assis.
Bien que l’impact de l’homme sur l’environnement soit partout présent, celui qui me frappe le plus, à la fois par son ampleur destructrice et par la richesse de l’écosystème qui est touché, est celui que nous avons sur les forêts. Mais la bonne nouvelle, c’est que nous n’avons jamais disposé d’autant d’informations sur les innombrables bienfaits des forêts et, au-delà de leur protection même, nous commençons aujourd’hui à restaurer des habitats détruits et à les transformer en écosystèmes viables.
J’ai été ému par une démarche de reboisement qui touche une région particulièrement riche en ressources naturelles, mais qui, depuis longtemps, est confrontée à la pauvreté : les Appalaches. Cette région, située dans l’Est des États-Unis, compte quelque 23 millions d’habitants, mais l’exploitation de ses mines de charbon a laissé un paysage meurtri dans une zone où les forêts abritent une des biodiversités les plus riches du monde en région tempérée.
L’initiative régionale de reboisement des Appalaches (ARRI) a été créée dans le but de reboiser des territoires miniers en activité ou abandonnés. Depuis 2007, plus de 40 millions d’arbres ont ainsi été plantés par des bénévoles sur plus de 35 000 hectares à travers les États miniers de la région. Suite au succès de cette initiative, il a été proposé de planter 125 millions d’arbres au cours des cinq prochaines années, ce qui restaurerait les forêts sur environ 70 000 hectares, créerait plus de 2 000 emplois verts et séquestrerait entre 3 et 5 fois plus de carbone que les prairies actuelles. Dans une région où le chômage est élevé et l’environnement, dégradé, toute solution permettant d’augmenter la richesse locale et de créer des emplois tout en entretenant la biodiversité et en aidant les écosystèmes à se reconstituer est évidemment précieuse.
Le PNUE espère que ce projet va lui permettre de remplir l’objectif qu’il s’est fixé à travers la campagne pour un milliard d’arbres et qui est de planter un arbre par citoyen américain, soit 320 millions, et de servir de modèle à d’autres initiatives locales d’envergure. Quant à moi, j’espère contribuer à sensibiliser les individus à ce sujet et j’espère également que le succès de ce type de projets donnera envie à beaucoup de s’informer et d’apporter leur pierre à l’édifice.
La politique de l’extinction
par Don Cheadle
Des forêts et des Hommes » rédigé par la rédaction de GoodPlanet à l’occasion de l’année internationale des forêts et publié aux éditions de La Martinière
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