Le Bundestag, l’équivalent allemand de l’Assemblée nationale, a approuvé jeudi dernier une proposition de loi autorisant les centrales à charbon à tester la séquestration du carbone. Cette technique, qui permet de lutter contre le changement climatique en stockant le carbone dans le sol plutôt que de le relâcher dans l’atmosphère, ne fait pourtant pas l’unanimité outre-Rhin. Le Spiegel rapporte en effet que plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer le fait que ses effets sur l’environnement et les risques qu’elle fait peser sur la santé humaine n’ont pas encore été suffisamment évalués. Du côté des ONG, le sujet divise aussi puisque Greenpeace et Bund, la branche allemande des Amis de la terre, considèrent que la séquestration du carbone encourage le recours aux énergies fossiles, alors que le WWF estime qu’il s’agit là d’un bon moyen de réduire les émissions de CO2.
D’autres critiques se sont fait entendre. Elles portent sur la clause prévue dans la proposition de loi qui autorise la Basse-Saxe et le Schleswig-Holstein, deux länder où l’opposition est extrêmement forte, à interdire la séquestration. Pour les partisans du CSC (Captage et stockage du carbone, l’autre nom de la technologie), cette clause risque de les empêcher de démontrer l’application à grande échelle de cette technique et de ralentir les innovations possibles. C’est « un sérieux revers pour la protection du climat », a estimé Felix Matthes, de l’Institut pour l’écologie appliquée de Berlin.
Avant d’être définitivement adopté, le texte doit désormais passer devant le Bundesrat, l’équivalent du Sénat en France.
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