Le moteur de l’augmentation de la population que nous connaissons porte un nom : c’est la transition démographique. Le terme désigne le passage d’un régime où la fécondité et la mortalité sont élevées à un régime où la natalité et la mortalité sont faibles. Entre ces deux régimes de relative stabilité démographique prend place une phase de forte croissance. Celle-ci peut être décomposée en deux étapes. La première voit le taux de mortalité chuter tandis que le taux de natalité reste élevé, voire augmente ; elle est causée par les progrès de l’hygiène et de l’alimentation. La seconde est caractérisée par une baisse de la mortalité tandis que la natalité diminue en conséquence du changement des mentalités.
Ce changement de régime démographique a commencé en Europe vers 1800 et en Afrique il y a moins d’un demi-siècle. Il s’étale sur des périodes plus ou moins longues. En général, plus l’écart est important entre le début de la baisse de la mortalité et le début de baisse de la natalité, plus l’accroissement démographique est conséquent. La population du Burkina Faso, en pleine transition comme de nombreux pays d’Afrique, est ainsi passée de 5,5 millions en 1975 à plus de 14 millions en 2006. Elle a augmenté de plus de 3% par an, ce qui peut sembler modeste, mais correspond au doublement de la population en 23 ans.
S’il n’existe pas de modèle unique de transition démographique, la théorie soutient implicitement que toutes les populations du monde vont évoluer de la même façon, quoique plus ou moins rapidement. Selon les Nations Unies, la transition devrait être achevée dans toutes les régions du monde vers 2100. Nous serons alors environ 10 milliards. Toutes les populations auront alors adopté un modèle familial similaire, avec environ 2 enfants par femme.
Si le déclenchement de la transition démographique, marqué par des facteurs sanitaires et sociaux est un indicateur du niveau de développement économique d’un pays, sa fin est avant tout un changement dans la culture, la mentalité et l’organisation d’une société.
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