Samedi 31 décembre 2011, les crédits d’impôt accordés par le gouvernement fédéral américain ont expiré. Cela met fin à 30 ans de subventions de la culture énergétique du maïs. De tels subsides, qui ont coûté plus de 20 milliards de dollars, n’ont pas survécu à la crise, rapporte le New York Times du 1er janvier qui souligne que cette abrogation a été votée l’an passé par le Congrès. En effet, cet avantage fiscal semblait jusqu’alors intouchable, il avait été crée pour favoriser le développement des agrocarburnats et assurer une plus grande indépendance énergétique du pays. Il faut savoir que 40% de la production de maïs américain va à l’éthanol ou à des produits dérivés, certains destinés à l’alimentation animale. Mais, l’augmentation de la demande en éthanol a conduit à une hausse du prix du maïs qui s’est répercutée sur les prix alimentaires. Les réactions à la fin de cette subvention sont variées, voire contradictoires entre les défenseurs de l’éthanol qui reconnaissent le rôle de cette aide pour ce secteur parvenu à maturité et les opposants qui y voient un désaveu.
« Nous devons être le seul secteur dans l’histoire américaine qui laisse volontairement expirer une subvention », affirme Matthew A. Hartwig, un porte-parole de l’association pour les carburants renouvelables qui regroupe les producteurs d’éthanol avant de justifier que « le marché a évolué. L’incitation fiscale se montre moins nécessaire qu’il y a deux ans. L’éthanol représente 10% de l’offre d’essence du pays. »
Pour Dean C. Taylor, ancien président de l’association des producteurs de maïs de l’Iowa Corn « cela réduira les marges. Mais cela ne sera pas fatale à cette culture tant que la demande d’éthanol et de carburant reste forte. ».
Par contre, d’après Michal L. Rosenoer, des Amis de la Terre, cela montre que « l’éthanol n’est plus une vache sacrée. La fin de cette subvention est une victoire pour les contribuables, l’environnement et ceux qui privilégient l’alimentation. La production d’éthanol, avec le recours aux pesticides et aux engrais et à de lourdes machines industrielles, cause l’érosion des sols, la pollution de l’air et de l’eau. Surtout, l’éthanol signifie moins de terres disponibles pour mes cultures vivrières, donc une hausse du prix de la nourriture ».
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